Bien que l’Afrique représente moins de 2% des primes mondiales, le secteur de l’assurance y est en pleine expansion. En cause, des économies locales en ébullition, dynamisées par une digitalisation accrue de tous les domaines d’activités. Les marchés de l’assurance sont ainsi transformés en profondeur par une révolution numérique qui – par là même – accélère leur déploiement partout sur le continent.
Les marchés de l’assurance en Afrique sont évalués à environ 68 milliards de dollars en matière de primes (2019). Bien que le taux de pénétration demeure relativement faible, ce dernier se trouve sérieusement renforcé par les mutations d’ampleur dont le continent est le terrain. La première réside dans l’explosion démographique qu’il connait depuis plusieurs décennies : il y aura plus de deux milliards d’Africains en 2050, dont la moitié aura moins de 25 ans. La seconde mutation est numérique : en Afrique, le nombre de raccordements au haut débit a franchi la barre des 400 millions en 2018, soit pratiquement 20 fois plus qu’en 2010.
Cet élargissement de la couverture numérique transparaît à travers les bouleversements occasionnés par la crise de la Covid-19. Depuis le début de la pandémie, une nette augmentation de la demande d’accès à distance a été observée partout en Afrique : l’utilisation des services bancaires et assurantiels en ligne affiche dans plusieurs pays une augmentation nette de 20 % à 40 %. Le continent compte à ce jour 174 applications dédiées au mobile money, pour 500 millions d’utilisateurs. Ces éléments, reflets d’un fort potentiel de croissance et d’une digitalisation sans cesse accrue des économies africaines, incitent un nombre grandissant d’assureurs à se saisir de cette transformation.
En effet, face à ce nouveau paradigme, les assureurs adaptent leur positionnement, ainsi que leur offre. Cela passe par la mise en place d’actions très concrètes telles que le déploiement de solutions en gestion (auto, santé…) de plus en plus performantes, incluant la transmission aux clients d’un accès à une information digitalisée et en temps réel – et leur donnant accès aux textes numérisés sur l’ensemble de leurs parties prenantes internationales. Les spécialistes du courtage s’investissent plus que jamais dans la facilitation de l’expérience client, suscitent des synergies, et s’inscrivent dans la temporalité nouvelle imposée par l’avènement du tout-numérique.
Tous ces progrès ne peuvent cependant voir le jour sans une libéralisation et une déréglementation des marchés, qui s’illustrent par endroit par la mise en place de politiques d’assurance obligatoire, ou encore par un accès facilité grâce à une distribution plus large. Une multiplication des partenariats public-privé ainsi qu’une réglementation visant à soutenir l’innovation peuvent aussi contribuer à renforcer les marchés de l’assurance du continent, décuplant par là-même la confiance des consommateurs. C’est d’ailleurs dans cette logique que s’inscrit l’implantation de Huawei en Afrique : chaque année, le groupe investit massivement dans la Recherche & Développement, en particulier dans la recherche fondamentale pour financer continuellement l’innovation technologique et faire évoluer les différents secteurs, dont celui de l’assurance. Un cadre propice à la digitalisation de ce secteur, au sein duquel nous sommes conscients de l’importance de la sécurité, de la fiabilité et de la protection de la vie privée. Huawei a fait de la cybersécurité une priorité et s’engage à relever les défis qui y sont liés par le biais de l’innovation.
Or, cette digitalisation du secteur de l’assurance ne peut se faire que s’il existe une action commune de démocratisation du haut débit sur le continent. C’est dans cette optique que Huawei promeut les partenariats public-privé dans la mise en place du haut débit en Afrique. Une première étape clé a pu être franchie lors du Broadband Africa Forum où des experts du monde entier et des acteurs publics, tels que des délégués de l’Union Africaine ou des représentants de gouvernements, ont pu établir des pistes de collaboration dans l’extension des services à haut débit sur le continent. La connectivité et la règlementation s’imposent comme une priorité pour offrir un écosystème sûr et propice à la digitalisation du secteur de l’assurance.
De manière générale, nous sommes persuadés que le potentiel de l’Afrique va lui permettre d’être le continent du siècle : les énergies renouvelables présentes en abondance peuvent soutenir un tissu économique chaque jour étoffé par des TPE/PME résilientes (86%), et une jeunesse de plus en plus entreprenante. Le secteur de l’assurance participera sans aucun doute à cet essor sans précédent, en garantissant à ces économies en pleine ébullition la stabilité et la sécurité dont elles ont besoin pour croitre. Pour ce faire, les opérateurs doivent plus que jamais se saisir de la révolution numérique : il y va de l’émergence de l’Afrique de demain.
Adnane Ben Halima est Vice-Président en charge des relations publiques pour la région
Méditerranée de Huawei Northern Africa