La santé est l’un des domaines où l’Afrique accuse le plus grand retard en comparaison au reste du monde. La carte ci-dessus représente le taux de mortalité infantile pour 1 000 naissances dans le monde en 2006. Elle se passe de légende.
L’Afrique fait aujourd’hui figure de bon élève dans le domaine de la téléphonie mobile. Les exemples de Mpesa au Kenya, ou Farmerline au Ghana sont fréquemment mentionnés pour édifier le dynamisme du continent dans la catégorie des technologies mobiles. Lentement mais sûrement, la santé est également en train de s’approprier la technologie star d’Afrique.
Vous sentez une petite fièvre vous gagner? Si vous êtes au Sénégal, une solution développée par l’équipe de Senmobile.com vous permet, en envoyant « Pharma Ziguinchor» par exemple, au 24222, de recevoir une liste exhaustive de Pharmacie de garde dans la zone de Ziguinchor.
Vous achetez des médicaments? Utilisez votre téléphone pour vérifier si ceux-ci sont des contrefaçons avec mPedigree, une solution développée par des jeunes ghanéens qui consiste en l’attribution d’un code unique aux médicaments, imprimé sur la boîte et caché par une pellicule opaque que le consommateur doit gratter pour en visualiser le contenu. Le client envoie alors le code par SMS à un centre d’appel qui transmet instantanément la réponse et éventuellement la date d’expiration du médicament.
Vous recevez une livraison de vaccin? Un logiciel conçu pour alerter les populations au Mozambique, permettra à une infirmière, si besoin est, d’envoyer un message de masse à toutes les mamans pour les prévenir de la disponibilité des sérums. Elle peut également planifier des rendez-vous, avoir accès au dossier des patients et commander de nouveaux vaccins lorsque les stocks s’amenuisent.
Le scénario est pour l’instant théorique, mais le ministère de la santé mozambicain s’est associé avec une entreprise pour lancer un projet pilote d’une valeur de 3 millions de dollars américains, dans environ 100 centres de santé au début 2013. Le taux de vaccination au Mozambique devrait s’améliorer de 5 à 10% à la fin de l’essai, selon les bailleurs Vodafone et le département pour le développement international au Royaume-Uni.
En Tanzanie, la technologie du mobile est également utilisée pour la gestion des stocks et pour le suivi des traitements du paludisme dans 5.000 centres médicaux à travers le pays. En Afrique du Sud, 1.800 agents de santé des communautés éloignées utilisent des téléphones mobiles pour accéder et mettre à jour les dossiers des patients.
Et lorsque le Ghana a étendu les vaccins contre le rotavirus et le pneumocoque en avril, une importante organisation religieuse locale a aidé à informer les mères sur les nouvelles vaccinations en s’arrangeant pour envoyer 1,5 million de messages SMS.
En Octobre 2012, nous vous parlions de La Start-Up Kenyane Scan Response qui était en train de tester Blood Match, une application qui permet, en lisant un code QR (Quick Response), d’avoir l’information sur le groupe sanguin d’un patient pour des dons de sang rapides ou des transplants d’organes.
Calculateur 28, un service qui permet de calculer un cycle menstruel par SMS qui a été développé par un jeune gabonais, en envoyant un SMS avec quelques informations à un numéro court (8765 au Gabon, 24324 au Sénégal et 3196 au Burkina Faso), les utilisateurs reçoivent un message comportant la date des prochaines règles, la date prévisible d’ovulation et donc la période estimée de fécondité en s’adaptant à la durée du cycle (régulier).
Ces quelques exemples, montrent bien que la technologie est en train de révolutionner le monde de la santé en Afrique.
Avec la démocratisation des téléphones intelligents, le renforcement de l’esprit d’entrepreneuriat, et l’augmentation quasi-exponentielle de la pénétration de l’internet sur le continent, nous devrions assister à une floraison de solutions plus créatives les unes que les autres pour sauver des vies.