En 2021, Meta a lancé la campagne « Made by Africa, Loved by the World » pour célébrer la journée de l’Afrique. La campagne vise à faire résonner les voix et les histoires des personnes et des entreprises à travers l’Afrique ayant un réel impact sur le monde. Celle de cette année a mis en lumière huit créateurs, innovateurs et PME qui sont reconnus non seulement en Afrique, mais dans le monde entier, et qui ont su changer le regard porté sur l’Afrique à l’échelle internationale. Balkissa Ide Siddo, Directrice des Affaires Publiques pour l’Afrique subsaharienne chez Meta, revient sur la campagne et son importance dans cette interview accordée à Afrique IT News.
Afrique IT News: D’où vous est venu l’idée de lancer « Made by Africa, Loved by the World » ?
Balkissa : Nous avons lancé la première édition de cette campagne en 2021 en prélude de la journée mondiale de l’Afrique. On a réitéré cette initiative suite au succès de la première édition.
L’idée de cette campagne émane de l’engagement de Meta pour l’Afrique et ses communautés de créateurs. Récemment, nous avons constaté qu’il y avait de plus en plus de créateurs de contenus africains qui vivent en Afrique et qui partagent fièrement leur africanité à travers le monde. C’est dans cette optique que nous avons souhaité lancer la campagne « Made by Africa, Loved by the World » pour amplifier leurs voix et partager leurs histoires. A travers les mini-séries qui ont été proposées, on constate qu’il y a plusieurs histoires très inspirantes et profondes qui montrent la grandeur de l’Afrique, sa beauté, et sa créativité. Nous devons être fiers d’être africains car nous sommes en train de mener le monde sur le plan de la créativité, et de plus en plus de personnes se retournent vers l’Afrique pour s’en inspirer.
AITN : Il y a beaucoup de créateurs de contenu d’origine africaine qui vivent à l’extérieur du continent et qui proposent des contenus et une image positive de l’Afrique. Est-ce que ces derniers sont concernés par cette initiative ?
Balkissa : Meta collabore avec tous les créateurs quel que soit leur emplacement géographique. Cependant en ce qui concerne la campagne « Made by Africa, Loved by the World », il s’agit de créateurs africains qui vivent en Afrique au moment où la campagne a été lancée. Dans le cas du défi que nous avons lancé sur Instagram, plusieurs personnes ont pris part à cet événement. En parlant des créateurs, nous mettons à leur disposition des programmes ouverts pour tous ceux qui sont sur le continent.
AITN : Pourquoi votre choix s’est porté sur les créateurs de contenu et les cinéastes pour faire passer le message ?
Balkissa : La campagne « Made by Africa, Loved by the World » que nous avons mené sur notre plateforme Instagram vise à soutenir et à amplifier des histoires médiatiques. Nous avons lancé une initiative sous le hashtag #ShareYourAfrica où les créateurs encourageaient leurs communautés respectives en ligne à célébrer ce qu’ils aimaient de l’Afrique quand ils pensent au continent. Nous avons aussi travaillé avec une société de production et des cinéastes qui viennent de régions diverses d’Afrique subsaharienne pour créer une mini-série de court-métrages, mettant en vedette 8 artistes et leurs entreprises. Parmi eux comptent des musiciens, des innovateurs et des créateurs de contenu tels que Bonita Foods du Nigeria qui a modernisé les collations traditionnelles locales pour pénétrer un marché plus international. Nous avons aussi mis à l’honneur des chanteurs comme Ferré Gola de la République Démocratique du Congo. Nous avons également collaboré avec des créateurs venant du Nigeria, de l’Afrique du Sud, du Kenya, du Ghana, et de la RDC.
AITN : Parmi les pays que vous avez cités, il y a plus de quatre pays anglophones. Pourquoi votre choix s’est-il orienté majoritairement sur des créateurs de cette région d’Afrique ?
Balkissa : Nous collaborons avec des cinéastes de toute l’Afrique, notamment avec Nelson Makengo de la RDC qui vient d’un pays francophone. Nos choix d’artistes ou de réalisateurs ne se font pas sur la base de leur emplacement géographique, mais sur la base de leur créativité et de leur innovation. Nous avons collaboré avec tous les pionniers des technologies immersives telles que la réalité augmentée et la réalité virtuelle à travers le continent, et qui utilisent ces technologies pour créer des produits, de la musique et du contenu en Afrique et à travers le monde entier.
Pour la campagne « Made by Africa, Loved by the World », ce sont des créateurs qui vivent en Afrique et qui sont aujourd’hui appréciés partout dans le monde. C’est ce critère précisément qui a guidé nos choix d’artistes et de créateurs avec lesquels nous avons collaboré dans le cadre de cette campagne. Le secteur créatif est très important pour nous chez Meta, ce qui justifie les investissements que nous effectuons en matière de développement des produits pour soutenir la communauté des créateurs dans son ensemble.
AITN : Est-ce que vous comptez poursuivre cette initiative ?
Balkissa : Cela fait deux ans que nous avons démarré la campagne et je souhaiterais que cela continue vu que nous avons eu plusieurs retours positifs. La suite de cette campagne dépendra de plusieurs éléments, notamment le retour que nous continuons d’avoir de la part des innovateurs. Notre ambition va au-delà de la campagne car pour Meta, il est primordial de continuer à célébrer les innovateurs et créateurs africain, par conséquent continuer à célébrer l’Afrique dans son ensemble.
AITN : Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés à court et à long-terme ?
Balkissa : Nous nous sommes fixé 4 objectifs qui sont : 1/ montrer la richesse du continent. 2/ accroître l’engagement de nos communautés via des défis et des challenges tels que les Reels Instagram que nous avons lancé récemment, et qui contribuent à la continuité de la célébration de l’Afrique au-delà du 25 mai. 3/ renforcer l’engagement de Meta pour amplifier les histoires, l’art et l’expertise des innovateurs et créateurs africains qui sont parmi les plus inspirants et les plus talentueux au monde. 4/accompagner les créateurs dans l’acquisition des compétences numériques nécessaires au développement de leur art et de leurs idées dans le but de les faire rayonner à l’échelle internationale, et ce grâce à des sessions de formation dédiées et ouvertes à tous.
AITN : Est-ce que vous collaborez avec des artistes en les aidant dans leurs initiatives ?
Balkissa : Il y a des personnes au sein de Meta qui sont africains et qui ont une connaissance pointue de l’environnement et de l’industrie créative en Afrique. En plus des réalisateurs, nous avons également collaboré avec des experts qui maîtrisent l’environnement créatif et artistique en Afrique. Nous avons lancé la campagne Made By Africa, Loved by World à travers un défi communautaire sur Instagram sous le nom de #ShareYourAfrica, qui signifie partagez votre Afrique avec le # AfricaMade durant deux semaines. Nous avons été émerveillés par l’engouement des internautes et leur participation. Les contenus de la campagne ont été repris sur la page Facebook de Meta Afrique qui, à ce jour, compte 74 millions d’abonnés. Nous avons également publié des vidéos sur cette même page qui ont été partagées par les créateurs eux-mêmes avec leurs communautés respectives et sur leurs propres plateformes. La campagne a été partagée par un très grand nombre de personnes. Nous mettons aussi à la disposition des créateurs de contenu des formations sur l’utilisation des Reel et leur optimisation pour faire connaître leur travail et monétiser leurs produits.
AITN : Est-ce que vous comptez mettre des financements au profit des PME ?
Balkissa : Chez Meta, nous percevons les PME comme des héros vu que, malgré qu’elles soient méconnues de l’économie mondiale, elles créent des emplois et contribuent considérablement à réduire la pauvreté et à réduire les inégalités des revenus. On entend souvent parler des grandes multinationales mais pas suffisamment des PME. Cela fait maintenant plusieurs années que Meta accompagne et soutient les PME à travers divers investissements afin qu’elles soient outillées pour pouvoir étendre leurs marchés à travers l’utilisation de nos plateformes. Nous avons lancé le programme Meta Boost désormais disponible dans treize pays africains, dont la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Niger, le Bénin, et bien d’autres pays. Nous avons également mis en place le programme Business Accelerator qui est une sorte d’incubateur de startups. Nous mettons en œuvre ces programmes en fonction des besoins des PME afin de les aider à accroître leurs performances et leurs portées.