Nul ne peut remettre en question le potentiel de croissance certain de l’économie numérique sur le continent africain. L’Union africaine s’est, à ce titre, dotée d’une stratégie de transformation numérique pour l’Afrique sur dix ans (2020-2030), venant ainsi conforter les dernières estimations selon lesquelles l’économie numérique pourrait valoir 680 milliards d’euros d’ici à 2050 (soit 8,5% du PIB continental)[1]. L’intégration du numérique au cœur des secteurs clés qui rythment le développement socio-économique du continent est en marche depuis quelques décennies déjà.
Depuis, les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) et l’innovation n’ont cessé de progresser et l’Afrique accueille avec habilité et agilité la quatrième révolution industrielle. Parmi ces technologies de pointe, l’intelligence artificielle (IA) figure au premier rang des plus convoitées par les entreprises et les structures publiques, tant les bénéfices qui en découlent sont cruciaux pour propulser les modèles et les systèmes en place vers l’ère du tout numérique. L’importance accordée à l’IA lors du GITEX Global 2022 souligne à juste titre la place croissance qu’est amenée à prendre cette technologie de rupture dans les prochaines années.
Derrière son apparence complexe se trouvent des applications très concrètes pour améliorer le quotidien des populations. Elles ont été particulièrement essentielles pour maintenir les liens et garantir un accès aux services publics essentiels. Huawei Northern Africa fait partie des entreprises qui se sont largement mobilisées durant la pandémie, afin d’user de la technologie comme levier d’inclusion et de croissance. Je voudrais ici évoquer ce que nous avons mis en place au Maroc par exemple, afin d’accompagner le gouvernement dans la gestion de la crise sanitaire à notre échelle. Grâce à une solution d’intelligence artificielle, Huawei a déployé un service d’analyse d’images médicales et de téléconsultations pour le gouvernement afin d’assurer la continuité des soins, alors que la population entière était soumise à des mesures de distanciation sociale[2].
Ces applications concrètes se révèlent également être un puissant moteur de développement pour des secteurs stratégiques sur le continent tels que l’agriculture par exemple. Avec plus de 60% de la population active africaine travaillant dans le secteur agricole et 40% du PIB continental reposant sur cette activité, l’agriculture est bel et bien au cœur de la grande majorité des économies[3]. En parallèle, le taux d’industrialisation agricole sur le continent s’élève seulement à 5% et ce pourcentage est quasi nul lorsqu’il s’agit d’utilisation de la data[4]. Pourtant, l’intégration d’une technologie telle que l’IA dans ce domaine clé pourrait considérablement améliorer la productivité, mais surtout la rentabilité des productions agricoles et ainsi avoir des répercussions positives considérables sur la vie et les conditions de travail des agriculteurs et des populations de manière plus globale.
Certains États tels que la Tunisie ou encore le Maroc, ont rapidement su détecter le potentiel de la technologie IA. Ils font ainsi partie des pays pionniers en matière de déploiement, suivis de près par l’Algérie, qui s’est dotée d’un programme spécifique pour accélérer la mise en œuvre de l’IA sur l’économie du pays entre 2020 et 2030, tout en renforçant les dispositifs de formation liés[5]. En effet, l’étendu du champ des possibilités offertes par l’IA ne peuvent produire des externalités positives durables que si les États disposent d’un capital humain hautement qualifié pour appréhender les enjeux et la gestion des mégadonnées induites par cette technologie et ainsi faire en sorte que ses applications puissent bénéficier à l’économie de façon durable et souveraine.
La formation du capital humain apparaît donc dès lors comme l’un des piliers structurants pour un développement progressif et réussi de l’intelligence artificielle. Les gouvernements, aux côtés des entreprises, sont particulièrement conscients de la nécessité d’investir dans l’éducation, la recherche ainsi que la formation. Les systèmes éducatifs et enseignements doivent ainsi nécessairement s’adapter aux nouveaux besoins du marché du travail soulevé par l’intégration des nouvelles technologies dans l’ensemble des pans de la société. Afin d’accompagner cette transition, Huawei Northern Africa a lancé de nombreuses initiatives et programmes depuis presqu’une décennie déjà, dans la région, à destination de la future génération de talents du numérique. Par exemple, les ICT Academies lancées dans les 332 plus prestigieux collèges et universités de la région permettent aux enseignants de bénéficier d’une formation actualisée, mais également aux étudiants d’apprendre à travers les formations les plus avancées en matière de technologies de pointe telles que la 5G, le Big Data, le Cloud ou encore l’IA. Dans le cadre de ces ICT Academies, les étudiants peuvent également se voir délivrer des certifications validant leurs aptitudes et leur permettant in fine d’intégrer sereinement le marché du travail. A ce titre, les candidatures pour la prochaine promotion d’étudiants et d’étudiantes sont ouvertes dans la plupart des pays de la région Northern Africa. Je voudrais personnellement encourager tous ceux et celles qui veulent accélérer leur carrière dans le domaine du numérique à ne pas hésiter de se lancer dans cette aventure humaine inédite !
Les applications de l’intelligence artificielle contribuent chaque jour au progrès et par conséquent, à la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD) tels que définis par les Nations Unies, à condition que, collectivement, les acteurs de l’écosystème continuent d’investir dans le déploiement desdites technologies. En tant qu’entreprise du secteur privé, Huawei redouble d’efforts pour accompagner progressivement les États africains et encourager l’innovation au service de la croissance économique. Nous avons ainsi augmenté en 2021 notre dynamique d’investissements en matière de recherche et développement, atteignant un montant record de 22,4 milliards de dollars (soit 22,4% du revenu total de notre entreprise), et nous comptons bien poursuivre dans cette direction pour les années à venir.
Bien entendu, le déploiement d’une technologie disruptive telle que l’IA comporte des risques qu’il convient de préempter. Comme tout progrès majeur dans le domaine du numérique, il en va de la responsabilité collective des acteurs de l’écosystème de veiller à ne pas accentuer la fracture numérique dans les territoires par exemple, qui viendrait ainsi créer un développement socio-économique à deux vitesses sur le continent.
Par Adnane Ben Halima, Vice-Président en charge des relations publiques de Huawei Northern Africa
[1] « L’Afrique vise 712 USD de revenus de son économie numérique d’ici 2050 », Africa 24 TV, août 2022.
[2] « Huawei : « Nous voulons donner à voir le potentiel de l’Afrique ! » », Le Point Afrique, octobre 2021.
[3] « Agriculture. En Afrique, un Uber pour les tracteurs », Courrier International, septembre 2022.
[4] « L’Intelligence Artificielle : Opportunités Pour L’Afrique », Inovtech, octobre 2022.
[5] « Investir en Afrique 2022 pour opter pour le numérique », Rosemees Ltd, août 2022.