Le CEO de Standard Bank, Sim Tshabalala, a prudemment soutenu l’utilisation des monnaies numériques de banque centrale (CBDC), tout en exprimant des préoccupations quant aux cryptomonnaies générées par des entités privées. Lors de la Conférence de la Banque Centrale Africaine tenue à Johannesburg, Tshabalala a remis en question la légitimité des cryptomonnaies générées par des entités privées et a mis en garde contre leur utilisation potentielle pour le blanchiment d’argent. Il a également noté les risques que les dépôts ou transactions de cryptomonnaies pourraient poser pour les banques.
Standard Bank Group, la plus grande banque d’Afrique avec des actifs totaux de près de 171 milliards de dollars, a été réticente à accepter les crypto-monnaies. Cependant, la Banque de Réserve d’Afrique du Sud (SARB) a participé l’année dernière au projet Dunbar, une initiative de CBDC qui a prouvé que les institutions financières pouvaient utiliser les CBDC pour effectuer des transactions directement entre elles sur une plate-forme partagée. La SARB mène également une étude de faisabilité sur les CBDC.
Tshabalala a reconnu les avantages potentiels des CBDC, en particulier dans le clearing interbancaire et l’augmentation de la participation au système financier formel tout en réduisant l’évasion fiscale et la criminalité financière. Cependant, il a également soulevé des questions sur le cadre réglementaire pour les banques de détail publiques et les banques centrales qui agissent comme des banques de détail, affirmant que si elles ne sont pas soumises aux mêmes réglementations que les concurrents du secteur privé, les risques et les dangers moraux qu’elles introduisent dans le système financier ne sont pas atténués en les appelant CBDC.
La conférence, à laquelle ont assisté des gouverneurs de banques centrales et des décideurs politiques de 14 pays africains, est axée sur le thème de « Renforcer les partenariats de l’Afrique ». Tshabalala a exprimé le soutien de Standard Bank à la zone de libre-échange africaine et son optimisme quant à faciliter le mouvement des biens, des personnes, des idées et des capitaux entre les pays africains.