Le gouvernement sud-africain s’est dit préoccupé par le traitement réservé à MTN et à Tiger Brands au Cameroun, en particulier l’incapacité de MTN à accéder à ses comptes bancaires depuis les 10 derniers mois. Le fournisseur de télécommunications a plus de 23 millions de dollars bloqués dans ses comptes en raison d’une saisie à la demande de l’homme d’affaires Ahmadou Baba Danpullo, qui bénéficie de puissantes connexions gouvernementales. La directrice générale de MTN Cameroon, Mitwa Ng’ambi, a exprimé des préoccupations concernant les défis opérationnels auxquels ils sont confrontés et leur impact négatif sur leurs 12 millions d’abonnés.
Le problème découle d’une affaire devant la Haute Cour sud-africaine impliquant la société sud-africaine de Danpullo, Bestinver Holdings, et la First National Bank (FNB). La FNB, qui réclame 507 millions de rands à Danpullo, a lancé des procédures de liquidation, ce qui a entraîné la mise en redressement judiciaire provisoire des entreprises. Danpullo allègue une discrimination, affirmant que son portefeuille immobilier d’une valeur de 4 milliards de rands a été liquidé pour le montant dû à la banque. Cependant, la FNB nie cette allégation, affirmant qu’il s’agissait d’une décision commerciale normale visant à récupérer les fonds dus.
Danpullo a obtenu une saisie-arrêt au Cameroun sur les comptes de MTN, arguant que MTN est une filiale de la Public Investment Corporation, qui, selon lui, est actionnaire de la FNB. MTN Cameroon conteste vivement cette saisie, affirmant qu’elle n’a aucun lien avec le groupe d’entreprises Bestinver, Danpullo ou la banque sud-africaine. Malgré les longues procédures judiciaires, aucune décision n’a été prise sur le fond de l’affaire. La ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération, Mme Naledi Pandor, s’est dite préoccupée et a conseillé aux entreprises sud-africaines d’explorer toutes les voies légales possibles.
Cette situation met en évidence les défis auxquels MTN est confronté au Cameroun et l’impact potentiel sur ses opérations et ses abonnés. Le gouvernement sud-africain surveille activement la situation et encourage l’entreprise à explorer des recours juridiques. Le différend soulève des questions sur le traitement des entreprises sud-africaines au Cameroun et la nécessité d’une résolution équitable et transparente pour protéger les investissements et maintenir les relations bilatérales.