Le Maroc, avec ses importantes réserves de phosphates et de cobalt, se positionne comme une destination attrayante pour les investissements dans les batteries électriques et les véhicules écologiques. Le pays vise à atteindre la souveraineté industrielle et à développer la fabrication de haute technologie, en particulier dans le secteur des véhicules électriques (VE). Alors que l’Union européenne, premier marché de l’industrie automobile marocaine, se prépare à passer entièrement aux véhicules électriques d’ici 2035, le Maroc voit une opportunité d’attirer les investisseurs pour construire une gigafactory pouvant servir d’aimant pour les fabricants de VE et les fournisseurs de pièces détachées.
Le secteur automobile marocain en pleine croissance, qui a contribué à hauteur de 10 milliards de dollars aux exportations industrielles en 2022, doit s’adapter aux exigences futures du marché. Le secteur minier du pays, avec son cobalt et ses phosphates de haute qualité, peut offrir un avantage concurrentiel et une rentabilité aux investisseurs. De plus, le Maroc entretient de bonnes relations commerciales avec des pays exportateurs tels que la République démocratique du Congo (RDC) et le Chili, ce qui permet une importation aisée du lithium, un autre métal crucial pour les batteries de VE.
La plus grande société minière du Maroc, Managem, exploite déjà une usine produisant du sulfate de cobalt et fournit du cobalt à Renault et BMW pour leurs usines de batteries de VE. Le cobalt du Maroc est réputé pour sa pureté élevée par rapport à celui extrait comme sous-produit du cuivre en RDC. Selon un rapport du Conseil économique, social et environnemental du Maroc, le pays possède sept des 24 métaux les plus stratégiques et rares au monde, qui sont essentiels pour les industries de haute technologie. Le rapport recommande au gouvernement d’élaborer des plans pour transformer ces métaux sur le plan national, à l’exception du cobalt et des phosphates, afin de promouvoir la souveraineté industrielle et de créer des produits à valeur ajoutée. Le secteur minier joue un rôle significatif dans l’économie du Maroc, représentant 10% de son PIB, 26% des exportations et employant 50 000 personnes.