Selon un rapport publié par le cabinet américain de conseil en stratégie Kearney, l’Afrique enregistre chaque année des pertes directes estimées à 3,5 milliards de dollars en raison des cyberattaques. De plus, ces attaques entraînent des opportunités d’affaires manquées en raison de l’atteinte à la réputation. Pour faire face à cette menace croissante, les pays africains doivent mobiliser environ 4,2 milliards de dollars par an pour renforcer leur cybersécurité.
Le rapport souligne que cet investissement supplémentaire représente environ 0,25% du PIB cumulé du continent, un niveau similaire aux dépenses réalisées dans le domaine de la cybersécurité dans les marchés matures tels que les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne. Seule l’Afrique du Sud se rapproche de ce niveau, avec des dépenses annuelles estimées à 0,19% de son PIB. Dans les pays d’Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne, les investissements dans la cybersécurité sont encore plus faibles.
Malgré l’importance croissante des technologies de l’information et de la communication sur le continent, les entreprises africaines perçoivent encore les cyberattaques comme un problème technique plutôt que comme une menace pour leurs revenus. De plus, le marché de la cybersécurité en Afrique est confronté à une pénurie de capacités et d’expertise locales, ainsi qu’à un manque de fournisseurs de solutions globales. Le rapport met en évidence la nécessité d’une approche collaborative, avec des ratifications de la Convention de l’Union africaine sur la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel, une formation accrue en cybersécurité et le partage d’informations sur les menaces et le développement de partenariats public-privé régionaux.