Selon un rapport de la Fondation africaine pour le climat et de l’Institut Firoz Lalji pour l’Afrique, la taxe carbone européenne risque de pénaliser les pays africains, qui ne disposent pas des moyens financiers et technologiques nécessaires pour décarboner rapidement leurs industries lourdes. Le mécanisme européen d’ajustement carbone aux frontières (MACF), qui entrera en vigueur en 2026 pour sept secteurs d’activité, pourrait entraîner une perte de 25 milliards de dollars par an pour l’Afrique. Ce mécanisme a pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de rendre les conditions de concurrence plus équitables entre les entreprises de l’Union européenne et celles des pays tiers en imposant un prix carbone aux produits importés.
La taxe carbone européenne s’appliquera initialement aux secteurs du ciment, de l’acier, du fer, de l’aluminium, des engrais, de l’électricité et de l’hydrogène, mais la liste devrait s’élargir progressivement. Selon les modèles utilisés dans le rapport, le MACF pourrait entraîner une diminution des exportations africaines vers l’UE de 3,99 % et une réduction du PIB du continent de 0,58 % avec un prix carbone de 40 euros par tonne. Avec un prix carbone de 87 euros par tonne, ces chiffres augmentent respectivement à 5,75 % et 0,91 %, ce qui représente une perte annuelle d’environ 25 milliards de dollars pour le continent.
Les pays africains les moins avancés (PMA) seront particulièrement touchés par la taxe carbone européenne en raison de leurs capacités financières et technologiques limitées pour décarboner leurs processus de production. Le rapport souligne la nécessité d’un dialogue pour atténuer les effets négatifs du MACF sur les économies africaines, en particulier sur les PMA. Il met en évidence l’importance de trouver des solutions pour permettre aux pays africains de poursuivre leur développement tout en luttant contre le changement climatique.