Akirachix est un groupe de « geeks » kényanes qui entend démontrer que les technologies ne sont pas le territoire des seuls hommes. Akira est le signe de l’énergie et de l’intelligence en japonais, celui de l’aurore aussi. Chick se traduit normalement par poussin mais veut dire « nana » dans un certain argot anglophone.
Elles ont commencé par se porter volontaires pour aider au projet Ushahidi.com, le logiciel africain le plus connu, celui qui permet à tout le monde de rapporter des informations sur une carte. Elles se sont retrouvées pendant le lancement de iHub et ont décidé de lancer leur propre organisation. C’était en 2010. Elles étaient 12 à la première réunion et sont maintenant plus de 200.
« Pour faciliter l’accès des femmes aux technologies, nous commençons par leur apprendre à se servir de celles qui leur sont utiles, » explique Judith. Elles organisent des réunions, des programmes de mentorat avec des cours de développement web, de dessin graphique et de préparation à la création d’entreprise (entrepreneurship). « Ça leur permet de mettre un pied dans la porte [traditionnellement fermée aux femmes] de trouver un boulot ou de créer leur propre société ».
Elles ont mis au point un logiciel permettant aux fermiers kényans de communiquer par SMS pour connaître les prix pratiqués sur les différents marchés kényans, mais aussi pour vendre ensemble leurs produits ou acheter des engrais. MFarm, l’une des entreprises les plus prometteuses dans ce domaine, a été fondée par trois membres d’Akirachix.
Et comme elles ont un énorme boulot à faire – 85% des développeurs sont des hommes -, elles utilisent Ushahidi et Twitter pour repérer les femmes geeks du Kenya « ça nous dit où nous devons concentrer nos efforts, notre énergie » dit Judith. Elles en ont plein à dépenser.
Linda Kwamboka d’Akirachix.