Le marché du crédit en Afrique s’apprête à connaitre une petite révolution…
…et si tout ne peut leur être reproché, des applications qui étudient les comportements des Africains pour déterminer leur solvabilité, auront une grande part à jouer dans ce renouveau.
Les banques en Afrique sont réputées pour leur frilosité lorsqu’il s’agit de prêter aux petites entreprises ou aux particuliers. Effrayées, entre autres, par de faibles taux de remboursements, ces établissements focalisent leur activité sur des entités plus volumineuses, capable de procurer plus de sécurité à leur investissement.
Cela veut aussi dire qu’ils laissent sur la touche plusieurs centaines de millions d’Africains. Ce derniers n’ont souvent aucun moyen d’accéder à ces financements, pourtant indispensables pour la santé sociale de la bien médiatisée classe moyenne africaine.
Dans cette énorme brèche laissée par les institutions bancaires, se sont ainsi faufilées des jeunes entreprises qui se nourrissent d’algorithmes au petit-déjeuner, de Big Data au déjeuner et de social media au dîner.
Elles s’appellent InVenture, Branch, mShwari, LendUp, LPesa, Affirm, et s’attellent à réinventer le crédit dans le monde émergent.
Dis-moi quand tu consommes ton crédit téléphonique, je te dirais qui tu es…
Si ces services ont chacun leur modèle de fonctionnement, les plus passionnants sont certainement ceux qui se basent sur des applications mobiles, et qui se servent d’informations que vous fournirez consciemment et de plusieurs autres données que vous partagerez à votre insu pour déterminer votre « score ».
Où travaillez-vous? Quand appelez-vous? Qui appelez-vous? Qui vous appelle? Combien de fois rechargez-vous votre crédit téléphonique? etc
Autant d’informations qui, mises ensemble, fournissent plus d’informations sur vous que jamais cela n’a été possible en Afrique.

« Le secteur des services financiers est au bord d’une nouvelle ère, dans laquelle exploiter la puissance de l’information numérique pour servir de nouveaux segments deviendra la norme », a d’ailleurs déclaré Mike Kubzansky, associé chez Omidyar Network. « Les entreprises dans le « Big Data, Small credit » sont un exemple de la façon dont ce changement de paradigme peut débloquer un tout nouveau bassin de clients pour les prêteurs, tout en aidant les consommateurs dans les marchés émergents à obtenir les services dont ils ont besoin pour améliorer leur vie.«
Un rapport récemment publié par Omidyar Network explore les canaux via lesquels la révolution numérique va impacter le marché du crédit à la consommation pour les prêteurs traditionnels et alternatifs dans les marchés en développement.
En Inde par exemple, cette nouvelle approche de l’évaluation des risques pourrait potentiellement tripler la taille du marché actuel, et apporter entre 100 et 160 millions nouveaux clients au segment du crédit à la consommation.
Le monde du crédit ne sera plus jamais le même…
Vous doutez encore que le crédit bancaire est sur la longue liste des services qui passeront par la case impitoyable de la « Digitalisation »? Certainement plus après que vous ayez appris que Facebook a récemment déposé un brevet qui lui permet d’utiliser la liste des amis d’un de ses utilisateurs pour déterminer la solvabilité de ce dernier…
Ça y est? Convaincu(e)?
Avez-vous testé une de ces applications? Donnez-vous vos avis en commentaire.
Si vous aimez lire AfriqueITNews, n’oubliez pas de nous suivre sur Twitter! -> twitter.com/afriqueitnews