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Le lancement de systèmes de paiement via le mobile par des opérateurs télécoms africains s’accompagne toujours de beaucoup de publicité tandis que des services similaires lancés par d’autres organisations bénéficient rarement d’une telle couverture médiatique. Durant sa récente visite au Congo-Brazza, Isabelle Gross s’est entretenue avec Alain Ndalla, le directeur général de Pata Express sur leur service de paiement via mobile et d’autres services que la société compte lancer dans les douze prochains mois.
Il y a environ presqu’un an de cela que Pata Express a démarré son service de transfert et de paiement via mobile au Congo-Brazza. Pour respecter les règles bancaires locales, Pata Express s’est associé à une organisation bancaire et dans leur cas, ils ont signé un partenariat avec des organismes de micro-finance. Leur service est disponible via les différents organismes de micro-finance auxquels ils sont associés. Selon Alain Ndalla, travailler avec des organismes de micro-finance a été mutuellement bénéfique.
Les partenariats avec des organismes de micro-finance ont permis à Pata Express de bénéficier de la base de clients de ces organismes et de leurs agences réparties à travers le pays. En contrepartie Pata Express offre aux agences locales de micro-finance un système de comptabilité en temps réel autour duquel est structuré le service de transferts via mobile. Dans le passé, les agences locales de micro-finance mettaient plusieurs jours pour comptabiliser les transactions journalières alors qu’aujourd’hui ils peuvent recevoir un rapport des transactions effectuées durant une journée à la fin de la journée.
Le centre data de Pata Express basé à Brazzaville gère en temps réel l’ensemble des transactions qui sont effectuées sur le réseau. En terme de sécurité, les agences locales de micro-finance doivent procéder à une double identification avant de pouvoir se connecter au réseau. Tout d’abord l’agence de micro-finance s’identifie lors de la connexion et ensuite l’agent opérant le service doit aussi s’identifier par SMS.
Pour utiliser le service de transferts de Pata Express, il faut ouvrir un compte auprès d’un des organismes de micro-finance qui travaillent en partenariat ave la société. Après douze mois d’activités, Pata Express compte plusieurs milliers de clients. Cela n’est pas si mal si l’on considère que la population totale du Congo ne dépasse pas les quatre millions d’habitants. Pata Express compte agrandir son portfolio de services en ajoutant le paiement de factures ou de salaires mais pour l’instant les efforts de développement se concentrent dans la construction d’une plateforme de services qui s’appellera « PhonePage ».
Selon Alain Ndalla, PhonePage combinera un magasin de vente d’applicatifs mobiles, une place de marché pour vendre des produits et services et un servie d’information, le tout accessible par SMS. La société s’est associée à un opérateur mobile local et PhonePage sera officiellement lancé en décembre prochain. La plateforme PhonePage permet par exemple à des personnes ou des sociétés de créer leur propre espace ou ils peuvent décrire les services et les produits qu’ils souhaitent mieux faire connaître ou vendre.
Un espace est créé dans l’annuaire par SMS et les consultations de la base de données PhonePage se font aussi par SMS. Pour tester le service, j’ai demandé à PhonePage des informations à propos d’Alain Ndalla. Quelques secondes plus tard j’ai reçu une réponse par SMS avec les informations suivantes « passionné de techno, d’art, d’architecture et de jazz ». L’idée centrale de PhonePage c’est de créer une base de données avec des informations locales qui seront facilement accessibles de n’importe quel type de téléphone mobile.
Combinés ensemble, PhonePage et Pata Express ont le potentiel d’augmenter la visibilité des services et produits locaux et d’en faciliter par la suite le paiement. Pata Express est pour l’instant le seul fournisseur de services de transferts via mobile au Congo mais la situation va bientôt changer.
L’opérateur mobile MTN en partenariat avec Ecobank compte lancer son service MTN-Money en novembre prochain. D’autres suivront et le prochain challenge technique et financier sera de créer un environnement qui permettra aux Congolais de faire des transferts et des paiements entre les différentes plateformes offrant ces services.
L’intégralité des bénéfices des services de transferts et de paiements via mobile se ressentira seulement en Afrique, une fois qu’une interopérabilité entre les différentes plateformes sera réalisée. Cela n’est pas vraiment un discours que les opérateurs mobiles veulent écouter. Cela dit, l’interopérabilité des systèmes est nécessaire et le plus tôt sera le mieux.