Une tendance fâcheuse qui prend de l’ampleur sur le continent: le blocage de l’accès aux réseaux sociaux lors de mouvements d’humeur des populations africaines.
« Nous avons décidé de bloquer les réseaux sociaux pour encadrer la journée de prière, vendredi ». Ce sont, selon RFI, les mots du ministre de l’Intérieur nigérien Massaoudou Hassoumi, qui justifiait la censure des réseaux sociaux et des SMS. Selon le ministre, ce blocage aurait pour objectif d’endiguer la propagation de messages d’appels à la haine anti-chrétiens.
Si dans le cas du Niger, les raisons de la paralysie sont plus ou moins louables, ailleurs les motifs semblent beaucoup moins nobles.
Ainsi, au Congo, les populations retrouvent l’Internet lentement depuis ce 9 février, après que l’accès à la toile ait été bridé par le gouvernement du pays pendant environ deux semaines.
En effet, suite à des manifestations violentes causées par le mécontentement des citoyens, les autorités congolaises ont bloqué l’accès aux méthodes de communication les plus adaptées à la propagation de messages de révolte. Ces dernières se seraient opposées à un potentiel « glissement » de mandat du président Kabila jusqu’en 2016.
Reconnaissant tout de même les dégâts qui ont pu être causés aux entreprises qui dépendent du Web pour le bon fonctionnement de leurs activités, Lambert Mende, ministre de la communication a tenu à exprimer sa désolation pour « les inconvénients causés aux utilisateurs des nouvelles technologies« .
Il y a plus longtemps, c’est Reporter sans frontière qui soutenait que l’État équato-guinéen faisait un blocage systématique des sites Internet pouvant représenter un danger pour la réélection du président Theodore Obiang Nguema.
Une méthode qui n’a pourtant pas réellement fait ses preuves.
N’avaient-ils pas appris leur leçon, lorsqu’en 2011 déjà, le gouvernement égyptien bloquait les réseaux sociaux pour tenter de rompre les liens entre les groupes certes éparpillés, mais aussi à l’étroit que des frères siamois dans un bus hongkongais sur les réseaux sociaux ?
Cette tentative de musellement avait été quasiment contre-productive, puisque les manifestants, ragaillardis par cet affront d’une nouvelle ère, étaient descendus dans les rues du Caire avec encore plus de ferveur, au grand dam du chancelant Hosni Mubarak.
N’ont-ils donc pas appris leur leçon?
Pensez-vous que le blocage des réseaux sociaux soit un bon moyen d’éviter des troubles en Afrique?