Une association Sénégalaise de protection des Enfants propose une pétition pour le blocage de l’accès aux sites pornographiques dans le pays. Je signe.
Let me explain myself.
Lors d’une conférence ayant eu lieu à Dakar il y a quelques années organisée par le chapitre Sénégalais de Internet Society, alors que les panelistes se donnaient tour à tour la parole pour encourager les autorités sénégalaises à libéraliser et faciliter l’accès à Internet, je me suis posé la question de savoir s’il était réellement profitable au Sénégal qu’internet devienne accessible à tous ?
Tout utilisateur aguerri de l’Internet sera d’accord avec moi quand je dirais que, aussi fantastique qu’il puisse être, on y trouve le meilleur au milieu d’un océan du pire. Pour tous les « wikipedia.com » de la toile, existe une centaine de « rotten.com ».
Le problème majeur dans un environnement semblable est que la censure devient absolument indispensable pour éviter un pervertissement possiblement irréparable des cerveaux trop neufs pour traiter des informations de ce type.
Il y a encore quelques années, la télévision était considérée comme un luxe que l’on ne retrouvait que dans les salons des familles Africaines aisées. Aujourd’hui, on aurait du mal à compter le nombre d’écrans de retransmission d’émissions télévisées dans certains foyers Abidjanais ou Dakarois.
La télévision est entrée dans la culture Africaine et s’est imposée comme un accessoire indispensable dans un Living Room, mais malgré tout ceci, combien de famille africaines connaissez-vous qui respectent les limitations d’âge suggérées sur une grande majorité des programmes? Combien de parents Africains connaissez-vous qui ont installé un mot de passe sur leur téléviseurs de manière à ce qu’en leur absence leur progéniture ne puisse se délecter des scènes torrides de « Santa Barbara The Bold and the Beautiful Ruby Marimar« ?
Mon inquiétude, la voici: Si avec un outil qui s’est autant installé dans la culture africaine on ne peut toujours pas compter sur l’adulte Africain pour assurer le rôle de modérateur, comment pouvons-nous compter sur lui pour filtrer l’information sur un outil qui quelque part lui reste encore relativement étranger?
Je suis allé à la rencontre de M Ibrahima BAH, propriétaire de plusieurs Cyber Café au Sénégal, et son constat était moins effrayant que j’aurais pensé: » Dans mes Cybercafés je compte à peu près 20% de 11 à 15 ans.
Le plus gros de la clientèle a entre 15 et 30 ans. Je les surnomme la clientèle Facebook (rires). Ils passent leurs journées sur le réseau social mais effectivement certains font parfois des détours sur des sites pas très recommandables. Il suffit que le gérant de la salle se lève pour que la fenêtre se ferme assez rapidement.
Dans des cybers différents des miens où les clients peuvent surfer en totale isolation, je suis sûr que le temps passé sur des sites à caractère pornographique rivalise avec celui passé sur les réseaux sociaux. »
Je fais partie de ceux qui ont signé la pétition.
Internet est un outil fantastique, mais qu’il faut manipuler avec beaucoup de soin. Tant que nous n’aurons pas la culture nécessaire pour réguler l’utilisation qu’en font nos enfants, petits frères ou petites sœurs, je pense qu’il vaut mieux couper à la racine et bloquer l’accès aux sites à caractère pornographique au Sénégal et en Afrique subsaharienne en général.
Mon disque dur externe de 500 gigas devrait suffire pour le moment.
Et vous, qu’en pensez-vous?