Ça y est, c’est officiel, l’Afrique aura son nom de domaine: “.Africa“, Un nom de domaine qui permettra de réunir toute l’Afrique.
Oui, ça fait un moment que c’est officiel, mais ça m’a pris du temps de décider si j’étais excité à l’idée de dépenser probablement pas loin d’un million de Francs pour m’offrir le nom de domaine itnews.africa (maintenant que je l’ai dit, il va certainement coûter le double c’est ça?), ou si le point Africa n’était juste pas ce qu’il nous fallait. En effet chers Panafricanistes et autres “Kémites”, j’ai des doutes sur l’intérêt d’avoir un nom de domaine qui représenterait tout le continent.
1- Combien coûteront les noms de domaine?
Il est primordial que les “.Africa” se vendent au même prix que les noms de domaine plus communs (“.com”, “.net”…).
La raison majeure pour laquelle les noms de domaines africains n’ont pas encore, pour la plupart, connu un succès auprès des communautés locales est le prix parfois effrayant qu’ils peuvent avoir.
Le Sénégal fait partie des pays africains ayant une infrastructure solide de gestion des noms de domaines nationaux, mais le fait que le .SN coute toujours au moins 20 000 Fcfa décourage la plupart des jeunes développeurs qui, pour le même tarif, peuvent s’offrir jusqu’à quatre “.com”.
Lors d’une conférence à Dakar, un représentant de l’instance de gestion du domaine, a laissé sous-entendre que l’un des objectifs premiers sera de rendre le domaine accessible pour toutes les bourses. On attend de voir.
2- Qui s’occupera de la vente et de la “législation” des noms de domaine?
Le faible taux de bancarisation des Africains est une notion sur laquelle nous revenons très souvent.
Un problême majeur engendré par l’incapacité qu’auront les Africains d’acheter des noms de domaine en ligne est qu’ils seront à la merci des “Squatteurs”, ces arnaqueurs de la toile qui achètent des noms de domaine à la chaîne pour ensuite les revendre à prix d’or.
Je suis sûr que la plupart d’entre eux se frottent déjà les mains à l’idée de s’offrir “casino.africa, ministere.africa, namibie.africa…” avant que les personnes concernées ne prennent conscience de la valeur potentielle de ces noms de domaine.
Ne pouvant pas acheter de noms de domaine sur internet, faute de cartes de crédit, les Africains se retrouveront pour la plupart confrontés au même problème que celui auquel ils ont toujours été confrontés.
Il faudra ainsi s’assurer qu’il existe plusieurs revendeurs dans les grandes capitales africaines pour que ceux-ci puissent faire le travail de vulgarisation nécessaire pour le succès du “.Africa”.
3- Pourquoi Africa et non pas Afric?
Ok, ok je fais mon difficile, mais j’en ai un peu marre que le monde entier pense que « la technologie » en Afrique naît et meurt au Kenya et en Afrique du Sud. Même si c’est plutôt vrai. I know. C’est pas le fruit d’une réflexion très poussée (qui a dit comme d’habitude?) mais le point « Afric » aurait peut-être été un bon compromis correct entre les pays anglophones et francophones?
Plus sérieusement, le « .Africa » s’il n’est pas embrassé illico par la forte communauté francophone du continent risque de renforcer l’idée selon laquelle l’Afrique de la Technologie, c’est l’Afrique de la langue de Shakespeare. Sacrebleu.
A votre tour, que pensez-vous d’un “.Africa”?