Le secteur de la communication au Cameroun est largement dominé par le géant Sud-Africain MTN qui compte environ 6 abonnés sur 10. Ainsi, pour communiquer avec un Camerounais, on est presque obligé de passer par MTN. Au Cameroun, de nombreuses Starts-up (entreprises basées sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication) ont besoin de passer par le téléphone portable pour déployer leurs services. La société MTN, au lieu de favoriser l’émergence des Starts-Up camerounaises, créée des réels blocages, en abusant de sa position dominante pour éliminer les entreprises locales concurrentes. Non seulement dans le secteur de la téléphonie mobile, mais surtout dans le secteur des finances et de la publicité mobile.
MTN a déjà éliminé beaucoup d’entreprises du secteur de la publicité sur mobile. En effet, ces sociétés de communication étaient, il y a encore très peu de temps, très florissantes dans les villes de Douala et Yaoundé. Leur modèle d’affaire consistait à acheter les SMS en masse à des prix abordables pour les revendre avec une petite marge aux entreprises qui par la suite, désirent transmettre une information commerciale ou pratique à une liste de personnes basées au Cameroun.
Aucune de ces sociétés n’a pu supporter les coûts des SMS facturés par MTN; et comme pour bien se moquer des Camerounais, le groupe privilégie de nos jours la publicité par SMS qui ne lui coûte rien au détriment des médias camerounais. Ce qui fait qu’en moyenne, un Camerounais reçoit 5 à 10 SMS publicitaires en provenance de la compagnie quotidiennement, l’invitant à souscrire à ses services ou pire encore, les invitant à jouer à des tombolas organisées par le groupe, au détriment de la législation sur les jeux de hasard au Cameroun.
Dans le secteur des finances et du transfert d’argent, MTN Mobile Money caresse le rêve d’être le M-pesa du Cameroun. Il y a peu de temps encore, les sociétés locales de transfert d’argent et de microfinance avaient acquis des logiciels qui leur permettaient d’informer par SMS les bénéficiaires d’un transfert, de la disponibilité de leur argent. D’autres, informaient l’expéditeur de la bonne réception de leur mandat. Ce système, qui a contribué à la fiabilité de nombreux réseaux locaux, est actuellement en train de disparaitre à cause du groupe sud-africain. En effet, MTN Cameroun délivrait ces SMS trop tard, ou ne le délivrait pas du tout dans certain cas. Il a ensuite subitement augmenté les coûts rendant un service, qui est gratuit au Kenya, très cher au Cameroun.
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