Le débat va être houleux au Nigéria dans les prochaines semaines. En effet, le Sénat envisagerait d’adopter un projet de loi pour lutter contre la fraude électronique, la cybercriminalité mais aussi contre toute personne critiquant le gouvernement sur les réseaux sociaux.
La réputation du Nigéria est souvent écornée sur le web à cause de la cybercriminalité. Le pays serait même le plus grand pourvoyeur de spams au monde. D’où la naissance de ce projet qui selon le sénateur Umaru Dahiru serait une urgence. « De cette façon, nous pourrons renforcer la confiance des étrangers qui veulent faire des affaires avec nous mais aussi promouvoir et protéger notre intégrité, notre image et notre société contre les aléas de la fraude sur Internet et d’autres actes malsains qui lui sont associés » dit-il.
Une cause bien noble, mais qui pourrait bien cacher autre chose si on se réfère à l’article 13 du projet de loi. Ce dernier prévoit une peine de prison de sept ans, ou une amende de 5 millions de nairas soit 15,4 millions de francs CFA pourrait être infligée à toute personne qui » propage intentionnellement de fausses informations qui pourraient menacer la sécurité du pays ou qui seraient susceptibles d’inciter le grand public contre le gouvernement via le message électronique » Ce que beaucoup interprètent comme une façon de restreindre le droit à l’expression sur la toile, sur les réseaux sociaux.
Lutter contre la cybercriminalité et les fraudes électroniques est bien une nécessité, mais en profiter pour bâillonner les personnes, c’est autre chose.
Affaire à suivre !