Quelle est la caractéristique fondamentale qui est mise en avant lors de la vente d’un téléphone ? Certes nous pourrions parler de processeur ou encore de RAM… Pourtant, c’est bel et bien l’écran qui joue le rôle d’intermédiaire entre l’homme et la machine. Y-a-t-il un réel intérêt à construire des smartphones en haute résolution ?
De ce fait, les constructeurs poussent le vice à augmenter chaque jour un peu la résolution de cet intermédiaire. D’appareil en appareil, nous en avons fini par arriver à des résolutions hallucinantes de pas moins de 1080p… Mais très objectivement, est-ce réellement nécessaire sur un écran de 5″ ? La course à la haute définition est-elle une nécessité ou un énième argument commercial sans avantage tangible pour l’usager ?
1080p, cela semble colossal et pour cause, c’est énorme. Pour prendre un exemple qui parlera au tout un chacun, lorsqu’un iPhone doté d’un écran Retina est apparu sur le marché, nous nous sommes émerveillés devant une résolution de 960 x 640 pixels soit seulement 326 pixels par pouce.
Au fur et à mesure que la taille des écrans s’est mise à croître, la résolution en a fait de même. Un iPhone 4’’ a donc pu supporter une résolution de 1136×640, correspondant toujours à 326ppi (pixels par pouce).
C’est là que le premier constat est éloquent. En effet, à distance dite normale (tenir un smartphone par exemple), l’œil humain ne discernera pas réellement de différence dès lors que l’on dépasse les 300 ppi.
Le paradoxe prend tout son sens si l’on revient sur nos smartphones en 1080p… Simplement résumé, un téléphone de 5″ de cet acabit possède une résolution impressionnante de 1920 x 1080 pixels soit une densité colossale de 440 ppi. Et croyez bien qu’une telle qualité se reflète dans le prix de ces joujoux.
Pour ne pas faire enrager les fanboys de la marque Apple, prenons le téléphone que nous considérons comme le meilleur Android du moment, le HTC One. Aussi formidable et véloce soit-il, son écran de 4,7″ atteint les 468 ppi. C’est formidable ? Soit. Mais cette résolution et les détails qu’elle procure est environ 50% de fois trop élevée pour que nous en profitions pleinement.
Donc, à moins de s’approcher du téléphone, au point presque de loucher, ceci est inutile dans un usage quotidien, à une distance raisonnable. La question suivante en devient d’autant plus légitime : Avons-nous un quelconque intérêt à choisir des téléphones qui jouissent d’une résolution supérieure à 300 ppi ?
La haute résolution aura raison de votre batterie
Pendant des téléphones actuellement, l’autonomie. Effectivement, à avoir de véritables petits ordinateurs dans nos poches, les puissants processeurs et les écrans de plus en plus grands ont raison de l’autonomie des smartphones. On n’a rien sans rien. Et croyez-bien qu’à part vous en vanter, une haute résolution n’aidera en rien à préserver votre batterie.
Pourquoi ? C’est très simple, vous pouvez ajouter autant de pixels que vous souhaitez, mais chacun aura besoin de jus pour fonctionner. C’est de la pure logique. Or,‘le jus’ est évidemment fourni par la batterie. Tout dépend du type d’écran, c’est certain, on comprend mieux pourquoi certaines marques optent pour de l’AMOLED, ce n’est uniquement pour la profondeur abyssale des noirs, mais certaines technologies de ce type n’allument les pixels que si et seulement si c’est nécessaire.
D’ailleurs, astuce notoire, si votre téléphone est doté d’un AMOLED, SuperAMOLED (Comme les derniers Samsung), en choisissant un thème sombre, vous économiserez de la batterie. Détail non anodin et souvent méconnu.
Toutefois, aujourd’hui, une des technologies les plus utilisées pour nos téléphones reste la LCD, qui en l’occurrence allumera tous les pixels des smartphones, qu’importe l’exigence. Tous ces pixels ont besoin d’énergie pour fonctionner… Dans ce contexte, même le processeur va devoir travailler plus dur pour tous les exploiter, si le CPU tourne comme un beau diable, il n’en deviendra que plus énergivore. A ce stade, votre autonomie en a pris un sacré coup.
Vous pensez que tel phénomène est anodin ? Lorsqu’Apple a publié la 3ème génération d’iPad doté d’un écran Retina proposant du 264 ppi, ils leur ont implanté une batterie de 11 666 mAh, soit 70% plus résistante que la génération précédente. Quant à la différence d’autonomie entre les deux générations ? Absolument aucune, les deux appareils sont bloqués à 10h d’autonomie, pour les raisons indiquées ci-dessus. 132 ppi pour l’iPad 2, 264 ppi pour son grand frère Retina. Si ce constat est également dû au hardward amélioré, l’augmentation des mAh est en parfaite corrélation avec l’augmentation de la définition.
Cette constatation n’est pas l’apanage d’Apple, cela va de soi. On a facilement tendance à croire que les téléphones les plus résistants seront ceux dotés d’une forte charge électrique traduit en milliampère-heure (mAh), une unité correspondant à la quantité d’électricité traversant une section d’un conducteur. C’est une héresie, bien souvent utilisée pour vendre des smartphones.
Comprenez bien, si un vendeur vous convainc en vous expliquant que le LG G2 est plus résistant car il propose du 3000 mAh, en comparaison d’un Moto X affichant un 2200 mAh, ce n’est pas nécessairement vrai. En l’occurrence le G2 peut effectivement fonctionner plus longtemps, mais les deux téléphones tourneront toute la journée, car la résolution et l’écran du Moto X sont moins énergivores. Tout est affaire de comparaison en matière de hardware.
Un quadcore semble plus impressionnant qu’un dualcore, pourtant si la RAM, la vitesse et la partition ne suivent pas, le dual pourra bel et bien être plus performant. Il en est de même pour les batteries et les écrans, de plus grosses batteries ne signifient pas forcément des téléphones plus efficaces. Attention donc, les téléphones Android varient énormément en termes de taille de la batterie, mais ils ne sont certainement pas tous équivalents qu’importe leur nombre de mAh.
Un affichage en haute résolution va demander davantage de puissance de traitement
Comme nous l’avons dit, un smartphone, à l’image d’un ordinateur, est un tout, une entité qui ne peut fonctionner sans que tous les rouages et engrenages ne soient compatibles. Aussi, en allumant tous les pixels, nous avons constaté d’un effet direct sur la vie de la batterie, seulement le GPU va lui aussi en prendre un coup. Certes, cela devient difficilement quantifiable aux vues des nombreux facteurs qui influencent la performance et l’efficacité du système d’exploitation. En revanche, ce que l’on peut affirmer, c’est qu’un nombre croissant de pixels va nécessairement influer sur le GPU.
Pour toutes les applications et notamment les jeux (beaucoup d’images, de mouvements rapides, de changements de couleurs…), chaque pixel devra être traité indépendamment. Plus il y aura de pixels plus il y aura besoin de travail et donc, de puissance. Or, une haute résolution (toujours invisible à l’œil nu) induit plus de pixels, donc un traitement plus lourd, qui va saturer votre processeur, surcharger votre RAM et pomper jusqu’à la dernière goutte de batterie. Alors on l’aime toujours son bel écran de 468 ppi ?
Car comme l’œil humain est incapable de distinguer ces subtiles différences (il n’y a qu’à voir la taille d’un pixel…), ce traitement supplémentaire nécessaire pour faire fonctionner tous ces pixels est souvent gaspillé. Ironie du sort, une résolution d’affichage plus élevée peut entraîner des graphismes dégradés simplement parce que le GPU va perdre du temps sur le rendu de pixels bruts (ce rendu que vous ne pourrez toujours probablement pas voir), au lieu de permettre aux développeurs d’utiliser ces ressources pour l’ajout de plusieurs éléments ou détails comme les textures ou les ombres.
La haute résolution a bien un avantage visible, mais pas pour nous
Effectivement, les chinois, japonais ou coréens peut souhaiter posséder de la haute résolution. Que l’on se rassure ceux-ci ne sont pas dotés d’une vision de Super-Héros, en revanche ils utilisent les caractères dits CJK. Contrairement à l’alphabet latin de base qui se compose d’une petite collection de lettres et symboles, nos amis asiatiques s’expriment à l’oral comme à l’écrit en créant des mots basés sur des combinaisons.
La question de savoir si la haute définition aide ou non à lire ces subtilités reste assez subjective, mais force est de reconnaître que le texte est l’une des premières choses à devenir illisible à basse résolution.
Concrètement
Un appareil dépassant les 300 ppi vous propose une qualité de définition superflue pour un smartphone doté d’un écran si petit, de plus, cela dépend fortement de la qualité de votre vision est de la distance à laquelle vous l’utilisez. LG, par exemple, a récemment dévoilé un 5,5’’ avec une résolution de 538 ppi…
Objectivement, en tant que consommateur, vous souciez vous plus de la vie et des performances de votre batterie ou des détails visuels que vos yeux sont bien incapables de voir ?