Il y a tout juste une décennie, le Sénégal était aux avant-postes de l’adoption d’Internet en Afrique. Voilà que de récents rapports établissent qu’il a pris du retard en terme de pénétration Web, avec une faible réglementation et des lois rigides en terme de licence.
Le Sénégal, un pays avec une population d’environ 13 millions de personnes, avait plus du double du taux de pénétration d’Internet qu’au Nigeria. Pourtant, le Nigeria a, ces dernières années, fait un bond considérable avec 30% de sa population ayant accès à l’Internet par rapport au Sénégal et ses 16%.
Une étude récente du cabinet de conseil Balancing Act, commandée par Google Afrique, intitulé «Obstacles et opportunités pour la démocratisation de l’Internet haut débit au Sénégal » a trouvé que les principaux problèmes qui empêchent une plus grande pénétration d’Internet au Sénégal semblent être en fait, la faible réglementation et les lois rigides en terme d’octroi de licences en ce qui concerne les opérateurs réseaux.
En conséquence, l’opérateur historique détient un monopole de fait sur l’accès à l’infrastructure de fibre nationale et les lignes de cuivre dans les foyers.
Cette absence de concurrence maintient les prix d’accès à Internet hauts; il faut débourser 200 000F cfa environ pour obtenir 1 Mbps / Km de capacité au Sénégal, par rapport à seulement 10 000F cfa environ au Kenya.
Le rapport a également constaté que la concurrence est accrue par les régimes de licence plus libérales à l’instar du Kenya et de l’Afrique du Sud. Au Kenya, par exemple, le nombre de licence a doublé au cours des trois dernières années et le pays compte aujourd’hui 30 fournisseurs. De même, en Afrique du Sud le nombre de fournisseurs de services Internet a grimpé à 726, contre 326.
Le bureau d’études chargé de mener l’étude avait quelques propositions concernant plusieurs changements importants, notamment:
– Les fournisseurs Internet doivent être autorisés à construire leur propre infrastructure et affronter les titulaires.
– Le gouvernement devrait encourager la concurrence et la transparence.