Exprimer les émotions de façon réaliste à travers nos SMS et applications mobiles, voilà la mission que s’est confié une équipe de l’université de Cambridge et des chercheurs de Toshiba. L’idée est des remplacer nos bon vieux messages textes par des «message faces».
Le récipiendaire d’un SMS verrait apparaître l’avatar de l’expéditeur qui lui délivrerait un message en mimant les émotions et les intonations adéquates… Le système repose sur une application dans laquelle on tape le texte du message en indiquant le type d’émotion que l’on souhaite exprimer et le tout est récité par un avatar.
Le projet étant encore en face d’élaboration, l’avatar déjà créé ne peut être personnifié pour l’instant. C’est l’actrice Britannique Zoë LISTER qui prête sa voix, son visage et ses émotions à l’application. Elle a ainsi récité près de 7000 phrases types en mimant des émotions, les expressions de son visage et le ton de sa voix. Résultat : l’avatar de Zoe possède six émotions (joie, tristesse, colère, tendresse, peur, neutre) qu’elle peut présenter à partir d’un texte écrit. Mais selon ses concepteurs, la version final obéira à un canevas qui permettra à n’importe qui de personnifier son avatar à l’aide d’une photo et d’un échantillon de voix.
Pour vérifier l’authenticité du résultat, l’équipe de chercheurs a réalisé une série de tests auprès d’une vingtaine de volontaires, à qui l’on a demandé d’identifier l’une des six émotions exprimées. Les personnes à qui l’on avait soumis un échantillon vidéo muet ont reconnu l’émotion exprimée à 52 %. Le pourcentage est monté à 68 % pour ceux qui ne disposaient que d’un extrait audio, et à 77 % pour les testeurs ayant eu un échantillon avec son et image. À titre de comparaison, le pourcentage d’identification à partir d’extraits tournés par la « vraie » Zoë Lister était de 73 %. Cette différence entre le virtuel et le réel s’explique par le fait que l’application force volontairement un peu plus le trait.
D’après Roberto Cipolla est le professeur de génie de l’information de l’université de Cambridge qui s’intéresse à la vision par ordinateur et la robotique: « Cette technologie pourrait marquer le début d’une toute nouvelle génération d’interfaces qui rendraient l’interaction avec un ordinateur plus proche d’une conversation avec un autre être humain ».