Le fabricant allemand de vaccins à ARNm, BioNTech, a mis en avant ses partenariats avec des installations de fabrication de vaccins au Rwanda, au Sénégal et en Afrique du Sud, dans le but de soutenir l’objectif de l’Union africaine de produire 60 % des besoins en vaccins du continent d’ici 2040. Cependant, Ayaode Alakija, ancienne coordinatrice humanitaire en chef pour le Nigeria et ambassadrice du Sommet mondial de la santé, a mis en garde contre le fait que l’Afrique a besoin d’une « fabrication de bout en bout » plutôt que d’un « modèle de copier-coller » pour parvenir à l’autosuffisance en matière de vaccins. Elle a souligné que les partenariats sont essentiels et a discuté de l’importance de l’Agence africaine des médicaments pour stimuler la fabrication pharmaceutique sur le continent.
L’approche de BioNTech consiste à expédier des installations modulaires autonomes dans les pays africains pour lancer des installations de production, mais Alakija a remis en question cette méthode, affirmant qu’elle ne représente pas un véritable transfert de technologie. Elle a appelé à des discussions sur la décolonisation de l’Afrique et sur la résolution des problèmes de gouvernance sur le continent. Alakija a également souligné les défis auxquels l’Afrique a été confrontée pour se procurer des vaccins COVID-19 pendant la pandémie et a appelé à mettre l’accent sur l’infrastructure de santé en tant que priorité.
Marie-Ange Saraka-Yao de Gavi a souligné l’importance d’un effort soutenu et à long terme pour renforcer la fabrication de vaccins en Afrique, ainsi que la recherche d’un équilibre en termes de qualité des produits et de tarification. Elle a présenté l’Accélérateur africain de fabrication de vaccins (AVMA), un instrument financier conçu pour soutenir l’approvisionnement durable et la fabrication à long terme de vaccins sur le continent.