Les navires pratiquant la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) ont tendance à dissimuler leur localisation de manière intentionnelle, selon une étude menée par huit chercheurs américains et publiée dans la revue scientifique Science Advances. Pour quantifier la désactivation intentionnelle du système d’identification automatique (AIS) des navires de pêche commerciale à l’échelle mondiale, les chercheurs ont passé au peigne fin quelque 3,7 milliards de données AIS recueillies par l’ONG Global Fishing Watch entre 2017 et 2019. Les résultats ont révélé que les navires pratiquant la pêche INN désactivent leur système de localisation dans les eaux situées à plus de 50 milles nautiques de la côte. En conséquence, ils ont dissimulé plus de 6 % de leur activité.
L’Afrique de l’Ouest est l’une des régions les plus touchées par cette pratique, où les navires pratiquant la pêche illégale désactivent souvent leur AIS. Pour lutter contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée, l’AIS a été conçu pour éviter les collisions entre navires, mais il est également un outil précieux de lutte contre ce fléau. Les chercheurs ont utilisé un algorithme pour identifier les principaux facteurs de désactivation du système de localisation à partir d’une série de facteurs potentiels liés à la qualité des zones de pêche, à la propagation de la piraterie maritime, au transbordement et aux frontières maritimes.
Les chercheurs ont appelé à une réglementation plus stricte de la pêche INN pour protéger les ressources halieutiques et les moyens de subsistance des communautés locales qui en dépendent. Ils ont également souligné la nécessité de renforcer les capacités des autorités chargées de la surveillance des zones de pêche et de mettre en place des sanctions dissuasives pour les navires pratiquant la pêche INN.