La construction du Réseau national des télécommunications d’urgence (RNTU) au Cameroun, confiée à l’entreprise chinoise ZTE, qui devait initialement durer 24 mois à partir de janvier 2017, n’a toujours pas été achevée à la fin de l’année 2023. Ce projet visant à établir un réseau de communications sécurisé multifonctionnel au Cameroun a rencontré plusieurs obstacles depuis les négociations initiales en 2013. À l’époque, les autorités camerounaises avaient exprimé des préoccupations concernant l’utilisation de la technologie 2G par ZTE, qu’elles considéraient déjà obsolète. Elles avaient demandé la priorité à la technologie 3G et la 4G à titre expérimental, bien que l’on ne sache pas encore si ces exigences ont été intégrées dans le projet.
Selon des sources proches du dossier, ZTE ne s’est pas toujours précipitée pour apporter des ajustements lorsque le Cameroun a émis des réserves sur certains aspects de la réalisation du projet, invoquant le risque de dépassement du budget initial. Le consortium Resytal-Matrix Télécoms, chargé du contrôle des travaux, a fait état de plus de 900 réserves émises par le Cameroun sur la qualité des travaux de ZTE, dont de nombreuses n’ont pas encore été prises en compte, expliquant ainsi le retard considérable dans la livraison du projet, qui aurait dû être achevé en 2019 selon les délais contractuels.
Le RNTU est un projet résultant de la visite du président camerounais, Paul Biya, en Chine en 2011, et il comprend cinq composantes visant à établir un réseau de radiocommunication à ressources partagées, un système de communications d’urgence, un système de vidéosurveillance, un système de visioconférence et une plateforme technologique centralisée de gestion des opérations de sécurité.