Au Nigeria, cela fait déjà trois mois que le gouvernement fédéral a demandé à l’industrie cinématographique de Nollywood de ne plus diffuser des scènes de crimes rituels afin de ne pas influencer la jeunesse. Cette interdiction fait suite au meurtre d’une jeune femme de 20 ans dans le sud-est du Nigéria. Cet événement, qui a suscité une vague d’indignation dans le pays a poussé les autorités à réagir face à la recrudescence des scènes de violences.
Le ministre de l’Information et de la Culture Lai Raufu Mohammed a révélé que les aveux de certains auteurs de crimes rituels, selon lesquels ils auraient appris ces actes odieux dans les films et sur les réseaux sociaux avaient renforcé la détermination du gouvernement fédéral à assainir le milieu du cinéma Nigérian et celui des réseaux sociaux.
« Il est souvent reproché à Nollywood de présenter des rituels d’argent dans certains de ses films, parce que cela influence négativement les jeunes vulnérables. Pour atténuer cela, j’ai demandé au National Film and Video Censors Board (NFVCB), l’organisme mis en place pour réglementer l’industrie du film et de la vidéo au Nigéria de prendre cette question en considération tout en remplissant son rôle de censure et de classification des films et des vidéos », a déclaré le ministre.
Après cette annonce beaucoup de cinéastes sont sorties pour dire qu’ils ne comprenaient pas cette mesure c’est le cas de Usman Uzee. « Nous voulons raconter ce qui se passe au Nigeria, étant donné que la plupart de mes films montrent la réalité, je fais partie des gens qui ont été touchés par cette interdiction. J’aimerais que le gouvernement comprenne que nous pouvons raconter nos histoires à travers les films pour équilibrer les choses. C’est comme si on disait que les films américains étaient à l’origine de vols ou de crimes aux Etats-Unis. » Malgré cette interdiction, des scènes de rituels se poursuivent.
Pour rappel, Le Nigeria se place au deuxième rang mondial en matière de production, avec plus de 1 500 films par an. Nollywood est aussi le deuxième employeur du pays après l’agriculture.