Selon une récente étude de l’Agence française de développement (AFD) intitulée « Rapport sur les libertés numériques dans les pays francophones d’Afrique », le Cameroun est classé parmi les pays où les libertés numériques sont « gravement en difficulté », avec un score de 30/220. Le pays se trouve dans la même catégorie que le Burundi, la Guinée équatoriale, Djibouti, le Tchad, la RCA, parmi d’autres. Seuls deux pays sur les 26 de l’espace francophone classés sont considérés comme libres, à savoir les Îles Maurice et les Seychelles. Le score attribué au Cameroun reflète les mesures mises en place par les autorités pour réguler les contenus sur Internet, notamment la loi relative à la cybersécurité et la cybercriminalité de décembre 2010, qui prévoit des amendes et des peines de prison pour la diffusion d’informations non vérifiables.
Le rapport souligne également que le Cameroun restreint les « libertés fondamentales » en ligne depuis le début de la crise sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en 2016. Des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme ont été emprisonnés ou victimes de torture en raison de leurs publications en ligne. Le rapport mentionne également la faible pénétration d’Internet au Cameroun, où seulement 35 % de la population a un abonnement à Internet en 2021, malgré le fait que 75 % des Camerounais possèdent un téléphone mobile et 79 % sont couverts par un réseau cellulaire.
Cette étude met en évidence les défis auxquels le Cameroun est confronté en matière de libertés numériques, notamment la régulation des contenus en ligne et les restrictions des libertés fondamentales. Elle souligne également l’importance de la connectivité Internet pour favoriser un environnement numérique ouvert et inclusif.