Les technologies de l’information et de la communication (TIC) constituent un véritable outil pour promouvoir et assurer un développement social durable sur le continent. Nous l’avons en effet constaté pendant la crise sanitaire de la COVID-19 que nous avons traversée : le numérique est apparu comme indispensable pour maintenir le lien entre et avec les populations afin d’assurer la continuité de services essentiels et être ainsi en mesure d’étudier, de se soigner, ou encore, de s’informer à distance.
Sur le continent africain, l’utilisation de smartphones a connu une très forte croissance ces dernières années, représentant 50% du total des connexions en 2020 en Afrique subsaharienne selon un rapport de la GSMA[1]. Alors que la grande majorité des pays d’Afrique subsaharienne découvrait l’internet mobile haut débit 3G en 2011, aujourd’hui, nous observons une accélération de l’ultra haut débit en Afrique, qui s’est installé plus rapidement qu’en Europe, ou encore aux États-Unis[2]. L’industrie télécom mobile est même devenue un levier de croissance non négligeable pour le continent puisqu’il représente 7% du PIB africain contre 3% du PIB européen en 2019[3]. Dans la région Northern Africa, afin d’accompagner ce sursaut, Huawei travaille étroitement avec de nombreux opérateurs et a ainsi équipé environ 50% des sites sans fil et réseaux mobiles haut débit 3G et 4G. Près de 20 millions de ménages peuvent désormais bénéficier d’une connexion fluide et de haute qualité, leur permettant d’accéder à des services numériques dans des secteurs essentiels tels que la santé, l’éducation ou encore l’e-gouvernance.
Seulement, les coûts liés aux installations et à l’accès à Internet restent parmi les plus élevés dans le monde. À ce jour, en termes de coûts, une connexion par mobile en Afrique représente 4,4% du Revenu national brut (RNB) par habitant, soit quatre fois la moyenne mondiale qui s’élève à 1,2% du RNB par tête. Les coûts sont d’autant plus élevés lorsqu’il s’agit d’accès à une connexion internet fixe. Ces coûts représentent 18,6% du RNB par habitant, contre 2,8% en moyenne ailleurs dans le monde (1,3% du RNB par habitant en Europe).[4] De nombreux acteurs, entreprises et consommateurs sur le continent africain sont toujours en quête d’outils et d’infrastructures en TIC moins coûteux[5]. Pour y parvenir, il apparaît essentiel que les infrastructures puissent se déployer à grande échelle sur tout le territoire pour démocratiser les usages afin que le marché de la connectivité atteigne sa taille critique, source de bénéfices en matière d’efficacité, de pérennité et de coûts.
L’autre principale difficulté réside dans le fait que le continent compte parmi les régions où l’on constate les écarts les plus importants en matière de taux de pénétration de l’internet mobile entre les zones rurales et urbaines. Les populations des premières ne sont que 16% à utiliser l’internet mobile contre 40% dans les secondes[6], alors que plus de la moitié de la population subsaharienne (59%) vit en zone rurale. Or, les services publics sont insuffisamment disponibles en raison de nombreux obstacles liés à des considérations pratiques propres à ces régions dites blanches. Par exemple, l’installation d’infrastructures est bien souvent difficile dans ces territoires en raison d’un approvisionnement en électricité instable, ou encore du fait du mauvais état des routes. Afin de pallier ces contraintes, Huawei Northern Africa a déployé une alternative innovante aux stations à tours traditionnelles qui a déjà fait ses preuves dans 10 pays en Afrique. Baptisée « RuralStar Pro », cette station de base est facilement transportable et à coûts très réduits comparé à un acheminement normal. Principales particularités : elles peuvent être construites sur des poteaux en bois, sont autoalimentées et faiblement énergivores. Cette innovation a permis à plus de 4,5 millions de personnes de plus de 1 000 villages d’avoir accès à la connexion et de ce fait, aux multiples opportunités de développement socio-économique majeures qui y sont liées.
Chez Huawei, cela fait plus de 20 ans que nous concentrons tous nos efforts pour fournir des réseaux plus rapides, plus stables et plus sécurisés sur le continent. Leader en infrastructures et appareils connectés de TIC, nos initiatives sont guidées par la volonté de réduire la fracture numérique, en œuvrant au quotidien pour offrir à chaque personne, foyer et entreprise l’accès à l’univers virtuel. À titre d’exemple, nous avons déployé au Sénégal le projet DigiSchool en août 2020. Celui-ci a pour ambition de fournir une formation à distance à 20 000 enseignants et 100 000 élèves dans 200 écoles. En décembre 2020, plus de 200 enseignants avaient déjà reçu une formation portant sur les compétences numériques requises pour enseigner à distance, ceci ayant ainsi aidé plus de 15 000 élèves dans plus de 60 écoles.
La quatrième révolution industrielle est incontestablement en marche sur le continent africain. Ce faisant, l’Afrique est en très bonne voie pour rattraper son retard en matière de connectivité. L’urgence aujourd’hui est de parvenir à ce que l’ensemble des populations puisse bénéficier de cette transition numérique. C’est la raison pour laquelle, Huawei, conscient de ces enjeux, investit massivement dans la R&D et ce, depuis des années. Au cours de la dernière décennie, nous avons consacré plus de 845,6 milliards de yuans (soit, 126,21 milliards de dollars) dans la R&D orientée vers les innovations liées au cloud, à l’intelligence artificielle et aux terminaux intelligents, afin de continuer de promouvoir le développement durable de la société. D’ici 2025, Internet, associé au développement économique, a le potentiel de contribuer pour 180 milliards de $ au Produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique[7]. C’est un enjeu crucial pour le continent dans la mesure où le numérique est un levier sur lequel il faudra compter pour accomplir les Objectif de développement durable (ODD) des Nations Unies.
Par Philippe Wang, Vice-Président exécutif de Huawei Northern Africa.
[1] « L’Économie Mobile Afrique Subsaharienne » GSMA, 2020
[2] « Internet en Afrique : dix ans d’évolution, d’impact sur la vie de millions de personnes, mais aussi des défis » We are tech. Africa, 09 avril 2022
[3] « La tech en Afrique : connectivité mobile et innovation pour une réduction des inégalités », Business France, 28 janvier 2019
[4] « Internet en Afrique : dix ans d’évolution, d’impact sur la vie de millions de personnes, mais aussi des défis » We are tech. Africa, 09 avril 2022
[5] « La connectivité, condition du développement pour l’Afrique », Impasses numériques, 2020
[6] « The State of Mobile Internet Connectivity 2020 » GSMA, 2021.