Les Smart Cities, zones où technologie et connectivité sont au cœur des infrastructures, offrent à leurs habitants des espaces pour vivre, apprendre, travailler, entreprendre et développer des activités innovantes. Elles sont des écosystèmes qui mettent à contribution tous les acteurs de la ville (citoyens, entreprises, administrations publiques) afin de créer des synergies et de répondre aux besoins de chacun de manière efficiente et responsable.
Selon Rudolf Giffinger une smart city doit répondre à 6 critères : une administration intelligente, un mode de vie intelligent, des habitants intelligents, une économie intelligente, un environnement intelligent, une mobilité intelligente. Face aux enjeux de développement urbain et de croissance démographique propres aux pays émergents, le concept de smart city est particulièrement prégnant dans les pays d’Afrique. L’Afrique est aujourd’hui le continent qui s’urbanise le plus rapidement, et son taux annuel de croissance urbaine est le double de la moyenne mondiale (3,6%). n 2030, près d’un milliard d’Africains vivra dans des zones urbaines, et le continent devrait atteindre les 2 milliards d’habitants avant 2050, selon la Banque mondiale. Afin de répondre aux défis posés par ces croissances de populations exponentielles, les villes africaines ont déjà créé des technopoles et sont actuellement en train de mettre en place des initiatives empruntant au concept des smart cities. L’urbanisation étant un phénomène récent et très rapide en Afrique, les villes ne sont pas encore dotées de systèmes complexes et à haut niveau de technologie, comme peuvent l’être certaines villes d’Europe, d’Amérique et d’Asie. Malgré leurs difficultés liées à une explosion démographique très forte, à des inégalités importantes, à des systèmes de santé et d’éducation encore peu performants, et à des contextes politiques parfois instables, les villes africaines commencent peu à peu à prendre des initiatives innovantes. Plus jeunes et plus flexibles que les villes des pays développés, les métropoles africaines sont moins freinées par le poids des infrastructures existantes. Ainsi, elles ont de nombreuses opportunités pour développer des projets à fort potentiel technologique, comme le passage direct au
mobile et à la fibre optique et l’installation de Smart Grid pour leur gestion énergétique. Ces initiatives localisées sont des étapes vers le développement de smart cities africaines et grâce à elles le phénomène de smart city est en train de devenir peu à peu un phénomène africain.
Le rapport 2020 de Huawei sur le développement durable adresse directement ces dynamiques, soulignant par là même que la révolution numérique africaine repose à la fois sur des infrastructures solides, mais aussi sur l’éducation des jeunes aux enjeux digitaux. Le groupe a par ailleurs investit 150 millions de USD dans les talents digitaux partout dans le monde à travers – entre autres – le programme « Seeds For the Future », et entend financer un programme « Seeds for the Future 2.0 » ainsi que de nombreuses autres initiatives grâce à un nouvel investissement 150 millions USD – au cours des 5 prochaines années.
Du fait de la géographie, de l’histoire et des cultures propres à chaque ville, il n’y a pas un modèle unique de smart city en Afrique. Des projets différents se mettent en place dans plusieurs métropoles et, chaque année, des multinationales convaincues du potentiel de croissance du continent s’impliquent dans des projets ambitieux aux côtés des villes africaines.
Les applications concrètes des smart cities en Afrique se trouvent concentrées à ce jour dans une dizaine de pays sur 54 que compte le continent. Même si les villes nord-africaines (Le Caire, Tunis, Alger et Casablanca) sont en avance, de nombreuses mégapoles régionales comme Accra, Lagos, Abidjan ou Nairobi sont également très performantes en termes d’attractivité économique pour les investisseurs et de croissance pour leur classe moyenne. Des villes nouvelles comme Johannesburg ou Kigali font aussi preuve d’une rapidité et d’une maturité étonnantes grâce à l’émergence d’une classe moyenne dynamique et connectée.
Au Caire par exemple, la smart city « Douze fois plus étendue que Manhattan et sept fois plus que Paris intra-muros », comme le soulignent ses concepteurs, devrait sortir des sables d’ici cinq à sept ans à 50 km du, sur une zone encore désertique de 700 km2 située entre les quartiers Est de l’« ancienne ville» et l’entrée du canal de Suez. L’objectif de ce méga projet serait également de désengorger Le Caire, asphyxié et paralysé par la surpopulation et les embouteillages, et de délocaliser les principaux
bâtiments administratifs, sièges institutionnels et représentations diplomatiques.
Enfin, le Maroc figure parmi les pays les plus avancés dans le développement des smart cities, avec comme exemple la métropole de Casablanca. Plusieurs projets sont en cours de développement dans cette ville dans un objectif de profit des technologies de l’information pour répondre aux besoins des citoyens de manière efficiente et responsable. Ces projets sont fondés sur la mobilité intelligente, l’environnement intelligent, des maisons intelligentes et des habitants intelligents. Selon une étude du cabinet McKinsey, il y aura en 2025 100 villes de plus de 1 million d’habitants en Afrique. Ces dernières, si elles bénéficient d’investissements de taille susceptibles de les faire passer au rang de « smart cities », pourraient être les véritables locomotives du développement de l’Afrique de demain.