Cette fin de semaine n’a pas été très bonne pour Twitter au Nigeria. En effet, via le compte Twitter du ministère fédéral de l’Information et de la Culture, le gouvernement a annoncé la suspension de la plateforme de microblogging. Une affaire qui n’a pas fini de faire parler, surtout à la lumière des récentes affirmations de la Fondation pour le journalisme d’investigation (FIJ).
Selon elle, la présidence nigériane a contacté la Cyberspace Administration of China (CAC) pour discuter des projets de construction d’un pare-feu Internet. La FIJ rapporte également qu’Ibrahim Gambari, le chef de cabinet du président, et Lai Mohammed, ministre de l’Information et de la Culture étaient parmi les personnes présentes à la réunion.
Le pare-feu Internet sera similaire au grand pare-feu chinois. Il permet au gouvernement chinois d’empêcher l’accès aux plateformes de médias sociaux comme Facebook, Google, Twitter, Instagram, Whatsapp et tout autre site Web de son choix. Cette mesure donne aussi la possibilité aux autorités d’empêcher l’usage de réseaux privés virtuels (VPNs).
Twitter s’est dite très inquiète quant à sa suspension dont la durée est indéfinie. Elle est l’aboutissement d’un drame de trois jours, ayant débuté lorsque Twitter a supprimé un tweet du président Muhammadu Buhari pour violation de ses règles.
Quelques heures après l’action de Twitter, Mohammed, le ministre de l’Information, a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a accusé la société américaine de médias sociaux d’avoir permis la violence lors des manifestations #EndSARS en octobre 2020. Ce, dans le cadre d’un programme suspect. En fin de compte, il a justifié sa suspension de Twitter au motif de « l’utilisation persistante de la plateforme pour des activités susceptibles de porter atteinte à l’existence de l’entreprise nigériane ».