Twitter est, sans conteste, le principal canal de diffusion de l’actualité dans le monde. Jack Dorsey et ses associés ont mis au point leur plateforme pour favoriser la circulation de l’information. Ils sont donc forcément au courant de l’annonce faite par le ministère fédéral de l’Information et de la Culture du Nigeria. Elle concerne la suspension de ses opérations.
« Le gouvernement fédéral a suspendu pour une durée indéterminée les opérations du service de microblogging et de réseautage social Twitter au Nigeria. Le ministre de l’Information et de la Culture, Alhaji Lai Mohammed, a annoncé la suspension dans un communiqué publié vendredi à Abuja, citant l’utilisation persistante de la plateforme pour des activités qui sont capable de saper l’existence de l’entreprise nigériane. Le ministre a déclaré que le gouvernement fédéral avait également ordonné à La National Broadcasting l Commission (NBC) de lancer immédiatement le processus d’octroi de licence pour toutes les opérations OTT et de médias sociaux au Nigeria », peut-on lire sur le thread posté par l’instance administrative.
A la lumière de tout cela, il est clair que les autorités nigérianes ont lancé la mise en œuvre de dispositions légales inédites. Elles sont relatives à Twitter et aux autres réseaux sociaux mais aussi aux services Over The Top (OTT) comme WhatsApp, Telegram et Signal. La nouvelle n’a pas du tout réjoui la twittosphère locale et lancé une polémique.
Au centre des débats : la censure et la liberté d’expression. Certains accusent le gouvernement de vouloir mettre à mal les droits des citoyens. D’autres sont relativement d’accord avec lui, considérant que le vrai problème n’est pas la régulation des réseaux mais plutôt leur utilisation abusive favorisée par l’anonymat. Des voix se sont aussi élevées pour dénoncer le fait d’utiliser un compte Twitter pour annoncer la suspension des opérations de Twitter. Au mieux, c’est de mauvais goût, au pire un aveu d’erreur et de mauvais jugement.
Une chose est certaine, plus aucun Nigérian ne pourra valablement continuer à critiquer Twitter pour avoir choisi d’installer son bureau africain au Ghana. D’aucun pourrait même avancer que c’est le risque qu’un tel événement puisse se produire qui a poussé l’entreprise américaine à préférer ce pays. Par ailleurs, avec cette affaire, il faut s’attendre à une explosion de l’utilisation des VPN dans le plus grand marché du continent.