L’industrie cinématographique d’Afrique francophone pourrait bientôt accueillir un acteur de poids. Il s’agit de Netflix, le géant américain du streaming. La compagnie envisage d’étendre sa présence sur le continent africain en intégrant les pays où l’on parle français. La région devrait ainsi voir apparaître des productions à l’image de « Queen Sono » ou Blood Water : 100 % africaines et signée Netflix.
Plusieurs facteurs expliquent la tardiveté de ce mouvement stratégique de Netflix. La société étant originaire des Etats-Unis, il lui a été plus simple de faire ses premiers pas en Afrique au sein de pays comme le Nigeria et l’Afrique du Sud. Ce, d’autant plus que ces pays sont économiquement plus avancés que les autres. Ils ont, par ailleurs, développé des industries cinématographiques matures.
En Afrique francophone, un problème s’est toujours posé à la compagnie : le manque de contenu et de professionnels. L’industrie est encore à quatre pattes et les réalisateurs de renom dépendent entièrement des institutions européennes. Ce qui crée des situations étonnantes comme celle du film « Tombouctou ». Il a a reçu sept prix lors de la cérémonie des César mais a été vu par seulement trois personnes en Côte d’Ivoire.
Netflix semble avoir découvert la bonne formule pour connaître le succès dans la région malgré ces bémols. Ses intentions pour l’Afrique francophone ont été dévoilées par l’acquisition de « Sacko & Mangane », la série policière tournée à Dakar au Sénégal. L’entreprise veut y jouer un rôle d’accélérateur, comme l’a fait remarquer un acteur du secteur, cité par The Africa Report.
« La plateforme va peut-être changer la donne en proposant une troisième voie entre les films d’art indépendants et les productions à petit budget. Même sur des marchés puissants comme la France, Netflix est capable de remanier les cartes… il suffit de regarder le rôle principal donné à Omar Sy dans la série Lupin. Partout, la plateforme a agi comme un accélérateur pour l’émergence de nouveaux talents. L’Afrique ne devrait pas faire exception », a-t-il déclaré.