Les entreprises leaders et pionnières de la tech se sont réunies une nouvelle fois à Barcelone, à l’occasion du Mobile World Congress (MWC) qui s’est tenu du 27 février au 2 mars 2023. Cette édition a rassemblé près de 80 000 participants venus de 176 pays.
Rendez-vous incontournable, le MWC vient souligner l’ampleur que prend aujourd’hui la transformation numérique, celle-ci s’accélérant de plus en plus. Bien loin de n’être cantonnée qu’à un seul secteur d’activité, elle est bien au contraire globale. Si les promesses sont nombreuses et suscitent plein d’espoirs, les challenges le seront tout autant. A l’origine de mutations d’ampleur, il est essentiel que les entreprises développent différents cas d’usage, aussi appelés scénarios, afin de répondre aux besoins, de plus en plus nombreux, exprimés par les autorités nationales.
De plus en plus présentée comme l’eldorado de la tech, l’Afrique regorge d’opportunités et de projets de développement ambitieux, se démarquant ainsi fortement sur la scène internationale. Malgré une présence timide au MWC 2023, l’innovation numérique africaine existe bel et bien, elle est même colossale.
Seulement, pour accompagner ces transformations et permettre une intégration complète de nouvelles technologies telles que le Cloud ou la 5G, la qualité et la capacité des infrastructures réseau est essentielle. Santé, inclusion, éducation, énergie, ou encore flux logistiques, tous ces secteurs ne cessent de se transformer, d’innover et doivent pour ce faire reposer sur des infrastructures TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) intelligentes, sécurisées, efficaces et durables.
La transformation numérique des systèmes de santé et pratiques de soins
L’intégration des technologies dans le secteur de la santé pourraient permettre aux systèmes sanitaires africains de réduire les coûts de 15% d’ici à 2030, d’après une récente étude du cabinet McKinsey & Compagny publiée le 10 mars. A l’occasion d’une table ronde organisée au MWC, M. Xia Zun, Président de Huawei Global Public Sector a présenté les nouveaux scénarios proposés pour propulser la e-Health et ainsi permettre aux États d’affronter les défis du secteur à venir dans ce domaine.
Parmi ces innovations, la lecture d’images tout-optique en 3D et la définition 4K afin d’offrir plus de précisions sur les diagnostics patients ou encore la salle de soins intelligente afin d’assurer un meilleur suivi du parcours de soins. “Les nouvelles technologies numériques, telles que la 5G, la F5G, l’IA, l’IoT et le cloud sont combinées à l’ingénierie médicale pour soutenir les innovations dans les soins de santé (…). Huawei (…) intensifiera ses investissements stratégiques pour aider l’industrie des soins de santé à accélérer sa transformation numérique”, a ainsi précisé M. Xia Zun. C’est à l’hôpital de l’Union Shenzhen de l’Université des sciences et des technologies de Huazhong que ces différentes innovations ont été testées. Elles sont aujourd’hui devenues réalité dans le quotidien du personnel de soins.
En Afrique, toutes les infrastructures de santé ne sont pas encore prêtes à accueillir ces innovations mais le secteur privé est mobilisé et les progrès sont en marche pour installer durablement ces changements. En juin dernier par exemple, Orange et DabaDoc ont lancé “Orange Santé” en Côte d’Ivoire, une plateforme dédiée aux patients et aux médecins en Afrique qui propose divers services à travers un guichet unique : prise de rendez-vous en ligne, paiement des consultations à distance par la diaspora, numérisation du dossier médical ou la téléconsultation. Une première sur le continent. D’autres innovations suivront cette année, ont annoncé les entreprises.
La digitalisation des infrastructures portuaires pour soutenir une croissance pérenne
Nouveau cas d’étude présenté à l’occasion de cette nouvelle édition du MWC, la digitalisation des infrastructures logistiques de fret, notamment portuaires. En Afrique, le commerce extérieur est au cœur de nombreuses économies qui dépendent notamment des liaisons maritimes. En effet, 90% du commerce africain se fait par voie maritime.
Durant et après la crise de la COVID-19, l’Afrique a perdu 12,4% de ses liaisons directes entre le troisième trimestre 2020 et le second trimestre 2022, d’après un rapport de la CNUCED. Ceci s’explique notamment par la congestion des ports, les États n’ayant su faire face à la reprise soudaine et massive de la demande post-crise sanitaire.
La crise ayant eu un impact sur les activités portuaires, la digitalisation et l’automatisation des processus se sont progressivement développées afin d’améliorer la fluidité. Plusieurs ports ont d’ores et déjà entrepris des démarches pour se digitaliser. C’est notamment le cas en Afrique du Sud ou au large du Libéria, tendant progressivement à devenir des « Smart Ports ». Sur l’île de Bushrod par exemple, l’opérateur aéroportuaire APM Terminals a commencé à tester en novembre 2021 un système permettant aux importateurs d’être prévenus de l’arrivée d’un container et de fixer une date de prélèvement pour évacuer la marchandise au plus vite.
L’apport de technologies disruptives telles que la 5G ou l’Internet des Objets dans ces structures portuaires est primordiale pour parer et préparer les États à ces nouvelles variations, mais aussi pour permettre des gains de productivité et d’efficacité. La digitalisation des ports permet ainsi d’améliorer l’efficacité de traitement des containers avec un effet direct sur les capacités de stockage et la qualité de l’environnement de travail.
Le scénario déployé depuis plus d’un an au port de Tianjin, en Chine, en est un exemple idoine. En effet, Huawei a déployé des solutions 5G couplées à des dispositifs de conduite autonome de véhicules pour optimiser la gestion du port et ainsi pallier la pénurie de chauffeurs. Cela représente un progrès pour l’ensemble de l’industrie portuaire. Huawei espère que l’expérience du port de Tianjin pourra servir de référence pour le développement du secteur et susciter des idées innovantes.
L’optimisation des réseaux à l’épreuve des enjeux climatiques
Les professionnels et opérateurs des quatre coins du monde ont ainsi profité de ce moment de rassemblement pour y dévoiler leurs dernières innovations – lesquelles promettent de transformer profondément les modèles économiques ainsi que nos modes de vie et de travail. Toutefois, ceci ne pourra se faire qu’en cohérence avec les exigences environnementales afin d’intégrer durablement le secteur des TIC dans un cercle vertueux. Avec la multiplication des services numériques et des logiciels de pointe destinés à l’industrie, la croissance du marché des données en Afrique n’a pas fini de poursuivre son escalade. La performance des réseaux est désormais mise à l’épreuve des exigences environnementales.
Au MWC, Huawei a ainsi présenté des solutions de haut débit domestique qui intègrent des innovations en matière de simulation, de planification et d’optimisation des réseaux. Aujourd’hui, l’entreprise est en mesure de proposer une expérience utilisateur performante en réduisant la latence sur des plateformes telles que YouTube et Facebook, en réalisant par ailleurs une économie d’énergie supplémentaire de 8%.
Innover pour favoriser l’inclusion sur le continent
Au sein de ce bouillonnement d’innovations, les acteurs de l’écosystème numérique en Afrique se sont faits timides lors de cette nouvelle édition du MWC. Pour autant, l’Afrique poursuit avec intensité une dynamique de croissance de son économie numérique. Dans son dernier rapport publié le 13 mars 2023, intitulé “Afrique numérique : Transformation technologique pour l’emploi”, la Banque mondiale encourage les États africains à investir massivement dans le numérique pour stimuler une croissance positive et pérenne et favoriser la création d’emplois.
Au regard de la forte croissance démographique que connaît le continent, l’investissement dans le numérique et dans le capital humain est une nécessité. En effet, 10 millions de jeunes devraient arriver chaque année sur le marché de l’emploi d’ici 2030. Cela peut constituer une formidable opportunité si l’Afrique parvient à relever le défi de l’employabilité, faute de quoi, le taux de chômage continuera de connaître une envolée spectaculaire, alors que les jeunes représentaient déjà il y a quelques années 60% des chômeurs.
Pour éviter cela, il sera donc impératif d’investir dans la formation aux nouvelles technologies, celle-ci étant de facto vecteur d’inclusion numérique. Faisant de ce sujet l’un de son cœur d’action en Afrique, Huawei a organisé une table ronde lors du MWC portant sur la nécessité de recourir à la technologie pour construire un monde numérique plus inclusif et durable pour tous.
La technologie irrigant l’ensemble des secteurs d’activité en Afrique, les différentes tables rondes organisées par Huawei dans le cadre du MWC laissent à penser que le continent sera l’un des promoteurs de cette révolution 4.0. La technologie porte en effet en son sein de nombreuses opportunités. De l’inclusion numérique à l’amélioration de l’apprentissage, en revenant sur les gains d’efficacité suscités grâce à la digitalisation du secteur de la santé ou à l’optimisation des activités aéroportuaires, les TIC bouleversent tous les secteurs d’activité. Mais ces solutions et outils disruptifs sont tous animés un même et unique objectif : stimuler la croissance socio-économique des pays afin de faire de l’Afrique ce continent incontournable en matière de révolution numérique dans les prochaines années.