Depuis maintenant plusieurs années, le groupe Orange est dans une dynamique d’accompagnement des entreprises, administrations et populations d’Afrique en matière de transformation numérique. L’opérateur télécom veut les aider à tirer le meilleur parti de la révolution que connaît en ce moment le continent laquelle dépend principalement de l’accès à une connexion Internet haut débit.
Didier Kla, directeur Orange Business et Broadband chez Orange Côte d’Ivoire, a accepté de répondre aux questions d’Afrique ITN News sur le sujet. Il a décrit l’impact économique du haut-débit pour toutes les catégories susmentionnées et la façon dont la filiale ivoirienne d’Orange participe à sa démocratisation.
Afrique IT News : Quel est l’impact économique de l’internet haut débit pour les entreprises ?
Didier Kla : L’impact économique d’Internet est important parce qu’aujourd’hui, toutes les entreprises utilisent le haut-débit dans leurs process. Internet est un puissant outil de communication et d’échanges pour les entreprises. Et ces échanges sont le moteur de leur fonctionnement. Elles échangent des informations, des documents, communiquent avec leurs partenaires, et font des transactions par le biais d’applications s’appuyant sur une infrastructure du haut-débit. Par ailleurs, la Covid-19 a montré l’importance du haut-débit car sans lui, beaucoup d’entreprises auraient simplement disparu. La plupart d’entre elles ont continué leurs activités grâce aux infrastructures haut-débit déployés par les opérateurs télécom. Avec la digitalisation de plus en plus forte des entreprises, l’usage du haut-débit devient un élément central de leur développement.
AITN : Et pour la population ?
DK : Les usages sont aujourd’hui nombreux pour la population, quand vous regardez les services qui ont été mis en place dans différents domaines. C’est le cas du commerce électronique qui permet aux populations assises chez elles d’acheter et de se faire livrer, des services comme Orange Money et son impact sur le bien-être des populations en termes de facilité de vie, et tout ce qui est fait dans la santé, l’éducation, la gouvernance, l’acquisition des documents administratifs… Vous pouvez ainsi voir l’impact du haut-débit sur les populations. Il leur permet de disposer des informations, de les échanger, de communiquer et de faire des affaires.
Globalement, que ce soit pour les entreprises et les populations, le haut-débit, aujourd’hui, est un élément qui a un impact social très important en termes d’amélioration des conditions de vie et de travail. Il influe aussi sur la performance économique des entreprises et même des Etats. 10 points de pénétration du haut-débit, d’après la Banque mondiale, entraîne 2,5 % d’augmentation du PIB. Cela en fait un élément catalyseur de la croissance économique des Etats.
AITN : Comment Orange Côte d’Ivoire accompagne le développement de la connectivité ?
DK : Orange Côte d’Ivoire est un des acteurs principaux des télécommunications en Côte d’Ivoire. Quand on parle d’accompagnement, ce sont tous les investissements qu’Orange fait aujourd’hui dans le haut-débit. Nous investissons dans le réseau haut-débit depuis le début, en termes de transmission internationale, parce qu’il faut se raccorder aux backbones internationaux. Nous avons investi dans trois systèmes de câbles sous-marins sur les quatre que compte la Côte d’Ivoire. Cela a facilité le désenclavement numérique international du pays. Avant cela, les connexions étaient faites par satellite et c’était très couteux. Orange est un acteur clé de la démocratisation du haut-débit en Côte d’Ivoire. Au niveau local, en termes d’accès, nous avons investi massivement ces dernières années en lançant d’abord les réseaux ADSL, les réseaux 3G, 4G, la fibre aujourd’hui, et tous les services qui les accompagnent que sont la TV d’Orange, Orange Money, etc. On voit donc que nous avons massivement investi pour permettre aux populations en Côte d’Ivoire de disposer des réseaux de très haut débit.
AITN : Il y a beaucoup de zones blanches sur le continent et les inégalités se ressentent aussi dans l’accès à Internet. Le 10 novembre dernier, vous avez lancé Djoliba, le premier backbone panafricain d’Afrique de l’Ouest proposant des offres très haut débit, pouvez-vous nous en dire d’avantage ?
DK : Djoliba est une initiative du groupe Orange pour interconnecter l’ensemble des pays d’Afrique de l’Ouest par des liaisons très haut débit, basées sur la fibre optique terrestre. Vous savez que les pays de l’hinterland ont beaucoup de difficultés d’accès à Internet car les câbles sous-marins arrivent dans les pays côtiers. Il est donc nécessaire de faire la continuité de leurs transmissions dans ces différents pays qui n’ont pas accès à la mer. En lançant ce réseau-là, Orange s’active pour développer le très haut-débit dans l’ensemble de la sous-région ouest-africaine. Djoliba est une très belle initiative appelée à se développer et qui aura un impact sur les services que nous allons fournir dans ces différents pays. A date, il est déployé dans huit pays dans la phase 1et c’est surtout plus de 10000 KM de fibre optique terrestre à très haut débit.
AITN : Quelles sont les perspectives de cette infrastructure ?
DK : Ce réseau a vocation à s’étendre à des pays notamment la Guinée et le Liberia. Mais ce réseau est déjà déployé dans des pays où Orange n’a pas de filiale tel que le Ghana et le Nigeria.
AITN : Ce développement ne pourra se faire sans un accompagnement en termes de sécurité, comment orange accompagne le renforcement de la confiance numérique ?
DK : Orange investit beaucoup dans la sécurité d’abord pour ses infrastructures propres. En plus de cela, nous avons un accompagnement de nos clients à travers Orange Business qui développe toute une série d’offres de sécurité pour protéger les infrastructures de nos clients. Ce sont des offres de conseil, d’audit et même la mise en place d’infrastructures de sécurité. On est présent par nos équipes en local mais aussi par les équipes d’Orange Cyberdéfense avec qui nous collaborons dans le cadre de ces prestations. Nous avons été certifiés sur certains de nos services. Par exemple, pour Orange Money, nous disposons d’une certification ISO 27 001 obtenue il y a quelques années.
AITN : Un internet plus sûr, accessible et inclusif ne se fera pas sans une sensibilisation aux bons usages, quels sont les moyens mis en œuvre pour renforcer l’alphabétisation numérique du plus grand nombre ?
DK : Les initiatives d’Orange dans ce domaine sont nombreuses, à travers notre fondation qui a beaucoup de projets de renforcement de capacités numériques pour les femmes, les jeunes filles. Nous avons Orange Fab qui travaille à l’accompagnement et à l’inclusion des entrepreneurs locaux, des startups. Nous avons aussi Orange Digital Academy qui est un centre de renforcement des capacités dans le digital pour les jeunes étudiants. Il y a tout un ensemble d’initiatives d’accompagnement des populations à travers ces structures-là. Nous avons aussi des plateformes comme Orange Business Live où les thèmes liés au numérique sont abordés pour donner des informations et sensibiliser les populations. Sans oublier les informations que nous fournissons à travers notre communication externe pour la sensibilisation des populations sur la cybersécurité. Nous soutenons aussi toutes les initiatives qui ont trait au développement du numérique. Orange est présent dans la formation des jeunes, notamment celles de data scientists en partenariat avec l’INPHB de Yamoussoukro. Nous sommes présents à tous les niveaux, même celui de l’administration que nous accompagnons en termes de digitalisation.